Éponges, Phylum Porifera

par Robert J. TOONEN, Ph.D

Au cours de ces dernières années, on m'a posé beaucoup de questions au sujet de la maintenance des éponges dans nos aquariums récifaux, et jusqu'à présent, mon impression générale est que peu d'aquariophiles ont eu du succès avec ces animaux bizarres. Récemment on m'a transmis quelques questions à leur sujet et j'ai décidé qu'il était temps d'écrire un article actualisé les concernant. Je pense qu'il ya deux raisons principales pour les échecs malheureux de la plupart des amateurs avec les éponges dans leurs aquariums. La première raison est que la plupart des collecteurs et des amateurs ignorent tout de la biologie des éponges et ne se rendent pas compte que le fait de retirer la plupart des éponges récifales hors de l'eau, même pour quelques secondes, va les tuer (j'expliquerais cela avec plus de détails ci-dessous). En second lieu, il existe peu de connaissances au sujet des éponges même au sein de la communauté scientifique, et leurs tolérances physiques et leurs conditions de maintenance demeurent autant un mystère pour les biologistes marins que pour les aquariophiles récifaux.

Algaemimic
Amphimedon
Auletta
Clathrina
Photos - Julian Sprung

Il y a, par exemple, un débat permanent parmi les spécialistes en éponges concernant les facteurs contrôlant la distribution des éponges dans le milieu naturel. Certains chercheurs affirment que de nombreuses espèces d'éponges trouvées en premier lieu ou exclusivement dans les zones récifales sont exclues des mangroves à cause des tolérances physiques et/ou la prédation par les étoiles de mer (Wulff 1995). D'autres chercheurs ont montré que des éponges transplantées à partir de la mangrove sont consommées par les poissons prédateurs dans les heures suivant leur implantation, et suggèrent que, étant donné que des éponges transférées dans des cages semblent parfaitement survivre, la pression prédatrice par les poissons récifaux doit limiter la sphère de ces éponges aux mangroves (Chanas et Pawlik 1999; Dunlap et Pawlik 1996; Pawlik 1999).

Étant donné que les biologistes marins étudiant ces animaux ne peuvent s'accorder sur une réponse non ambiguë afin d'expliquer comment et pourquoi ces animaux vivent là où ils vivent, il n'est pas étonnant que les aquariophiles aient des succès fortement variables lors de leur maintenance en captivité. En fait, étant donné notre ignorance concernant la biologie des éponges, le nombre de personnes arrivant à maintenir avec succès ces animaux est surprenant ! Elles sont étonnement robustes et adaptatives, si en bonne santé, et beaucoup non seulement survivent dans les bacs récifaux, mais sont mêmes capables de bien croître et de se reproduire. Bien sûr, certaines espèces sont plus faciles à conserver que d'autres, mais la plupart des espèces sont susceptibles de survivre dans un bac bien établi et entretenu si nous comprenons leurs besoins. Je ne peux pas donner de détails spécifiques pour de nombreux taxons dans cet article, et je vais simplement essayer d'expliquer comment je choisis et introduis les éponges dans mon propre bac.
D'abord, il faut toujours choisir une éponge qui a une consistance uniforme. Par consistance, je veux dire qu'il ne comporte pas de parties mortes, mourantes ou décolorées sur le corps. Vous ne devriez pas voir de zones "duvetées" ou de taches claires n'importe où sur l'éponge. Je n'ai pas dit de sélectionner une éponge ayant une couleur uniforme parce que beaucoup d'éponges en bonne santé peuvent afficher différents patrons de couleurs sur différentes parties du corps. Si vous n'êtes pas familier avec le choix des éponges, il vaut mieux éviter celles qui ont des couleurs variables, parce que vous ne serez pas capables de différencier une éponge en mauvaise santé d'une éponge simplement marbrée. Deuxièmement, assurez-vous que l'éponge pénètre dans un bac avec le même environnement relatif à celui où elle a été récoltée. Les éponges provenant de biotopes protégés ont des besoins différents que celles collectées d'un avant récif. Comme exemple extrême, si vous voyez qu'une éponge pousse bien dans un coin protégé et assombri du bac de votre commerçant derrière des roches vivantes, ne la collez pas au milieu de votre bac récifal à brassage élevé sous un éclairage HQI de 500 watts en pensant qu'elle ira bien. Si ni vous, ni votre commerçant n'avez la moindre idée de l'habitat où votre éponge a été récoltée, vous faites mieux de ne pas l'acheter, parce que vos chances sont faibles pour qu'elle survive au transfert dans votre bac. Finalement, soyez sûrs que l'éponge ne quitte jamais l'eau lorsque vous la déplacez. Bien qu'il y ait beaucoup d'espèces d'éponges intertidales qui se retrouvent à l'air chaque fois que la mer se retire, les éponges récifales n'en font pas partie. Bien qu'il y ait beaucoup d'éponges intertidales disponibles dans la nature, je n'en vois pas beaucoup dans le commerce récifal, et les chances sont importantes que chaque éponge que vous voyez disponible à la vente soit une éponge récifale qui ne tolérera pas d'être sortie de l'eau pour une courte durée.
Personnellement, j'utilise actuellement la méthode d'acclimatation par goutte à goutte pour la plupart de mes animaux de façon à diminuer le stress de la transition avec mon aquarium. Après avoir fait flotter mes nouveaux arrivants quelques minutes dans le bac afin d'égaliser la température, je les ai transférés dans un grand seau et maintenu le sac pendant que l'eau gouttait de mon bac dans le sac à la vitesse de 2 gouttes par seconde. Dans le cas d'une éponge lorsque le sac est presque plein, j'utilise un sac Ziplock pour sceller l'animal avec un faible volume d'eau (effectué complètement sous l'eau sans aucune présence d'air dans le sachet) et j'ai transféré l'animal dans mon bac avec une quantité minimale d'eau de mer m'assurant que le sachet se trouve entièrement sous l'eau avant de relâcher l'animal en le plaçant à l'endroit que je pense être le plus approprié. Des éponges récifales particulièrement robustes qui conviennent pour le novice comprennent Callyspongia vaginalis (éponge tubulaire de couleur lavande), avec des Parazoanthus typiquement réparti sur le corps, Chondrilla nucula (éponge foie de volaille), Cliona delitrix (éponge perforante rouge), et Cinachyra kuekenthali (éponge balle de couleur orange)

Biologie des éponges
D'accord ceci constitue certainement un apparté pour la plupart des gens, mais j'essaie toujours d'expliquer la biologie des animaux dont je parle dans chacun de mes articles et je pense qu'il est important pour les gens d'avoir des connaissances concernant la biologie de façon à donner aux animaux les chances les plus importantes de survie en captivité. Éponge est le nom commun des membres du phylum Porifera, qui compte environ 5500 espèces actuellement décrites (Brusca et Brusca 2003). Certaines éponges peuvent atteindre une hauteur de plus de 2 mètres et peuvent constituer une masse substantielle de la biomasse totale dans certains habitats. Les récifs tropicaux hébergent la diversité la plus riche en espèces d'éponges, mais les éponges comptent pour jusqu'à 75 % de la biomasse animale totale du fond sous-marin de l'Antarctique (Brusca et Brusca 2003).
Traditionnellement il existe quatre classes d'éponges définies déterminées en premier lieu sur la base de leur squelette, bien que celles-ci aient été récemment réduites à trois et qu'une discussion subsiste concernant la validité même de ces trois classes (Vacelet 1985). Le premier groupe de la Classe Calcarea est entièrement marin et produit des spicules de carbonate de calcium qui sont déposées sous forme de calcite. Bien que ces éponges ne soient pas particulièrement courantes ou évidentes dans la nature, elles sont intéressantes pour les amateurs car ce sont les plus courantes trouvées dans les bacs récifaux. Elles se rencontrent généralement entre deux pierres vivantes dans nos filtres ou surverses dans chaque bac ensemencé en pierres vivantes. Il existe plusieurs espèces courantes, toutes petites (habituellement de la taille d'un grain de riz) et souvent avec un très mince appendice à une extrémité en forme de cheminée (exemple Leucilla, Leucandra, Scyphasycon, Clathrina, etc.).

La deuxième Classe, Hexactinellida - plus connue sous le nom d'éponge de verre - est également entièrement marine. Ces éponges développent des spicules constituées par de la silice, et bien que magnifiques, il s'agit d'espèces provenant presque toutes d'eau profonde qui ne conviennent pas pour les aquariums. Le seul spécimen de cette Classe que quiconque lisant cet article est susceptible d'avoir jamais vu est Euplectella aspergillum, la corbeille fleur de Vénus. Cette éponge est devenue populaire comme objet de collection, mais était traditionnellement donnée comme cadeau de mariage dans certaines cultures asiatiques parce qu'il y a des crevettes symbiotiques qui colonisent les éponges au stade larvaire et qui restent ensuite emprisonnées à l'intérieur au fur et à mesure qu'elles croissent. Ces crevettes (Spongicola) forment des couples sexués male/femelle et les "amoureux emprisonnés dans l'éponge", me suis-je laissé dire, sont considérés comme un cadeau porte-bonheur pour les fiancés en tant que symbole de l'union à vie entre les deux partenaires.
La dernière Classe est constituée par les Demospongiae (pour les lecteurs suivant la classification taxonomique inexacte présente dans les textes comme ceux de Moe (1992) ou Haywood & Wells (1989), il s'agit de la Classe qui est en grande partie absorbée par les Sclerospongiae, bien que certaines ont été identifiées comme étant des Calcarea, (voir Brusca & Brusca 2003). Les Démosponges sont les animaux auxquels chacun pense lorsqu'il entend le mot "éponge". Elles possèdent des spicules siliceuses et souvent elles augmentent ou remplacent les squelettes à base de silice par un réseau de collagène censé être de la 'spongine' (il s'agit d'un matériau dont est composé votre authentique éponge de bain). Les Démosponges se rencontrent dans les eaux marines, saumâtres et douces et par toutes les profondeurs. Cette classification devient plus compliquée et confuse par l'introduction d'un système archaïque de classification par 'types de corps'. Il existe trois types corporels de base parmi les éponges : niveaux asconoï des, synconoïdes et leuconoïdes (dans cet ordre) de complexité organisationnelle.
Plutôt que d'entrer dans toutes sortes de détails techniques concernant ces définitions, laissez moi juste vous dire qu'ils ne constituent pas de base pour la classification (ils se réfèrent simplement à la façon dont le corps est conçu et comment l'eau traverse l'éponge) et toutes ces trois Classes possèdent des éponges avec tous les trois niveaux de complexité. Si vous êtes vraiment intéressés par les différences, allez dans une librairie et procurez vous un bon manuel de zoologie traitant des invertébrés comme ceux de Ruppert Barnes (1994) ou Brusca Brusca (2003).
Il existe deux attributs de base qui sont partagées par toutes les éponges : leurs canaux des courants aqueux (système aquifère) et la nature totipotente des cellules des éponges (capacité à retourner à un stade immature et devenir un nouveau type de cellule). Ceci constitue une caractéristique inhabituelle chez les cellules animales - comme exemple extrême, si nous avions des cellules totipotentes, une cellule de notre langue pourrait devenir une cellule indifférenciée et voyager à travers notre circulation sanguine pour remplacer une cellule endommagée de l'oeil ou du cerveau). En fait, certaines éponges sont si bonnes que cela qu'elles peuvent se reformer après avoir été écrasées, pressées à travers une étamine et versée dans un gobelet d'eau de mer. Des personnes ont même effectué cette expérience avec deux sortes différentes d'éponges et les ont triées eux-mêmes dans le mélange pour reformer deux petites éponges distinctes à partir de cette purée.

Mode d'alimentation des éponges et nutrition

Oscula
Tethya
Photos - Julian Sprung

Le système aquifère est tout simplement stupéfiant : un individu du genre Leucandria d'une longueur de 10 cm et d'un diamètre équivalent à un crayon pompe 22,5 litres d'eau à travers son corps chaque jour. L'impressionnante capacité de tamisage d'une éponge même relativement petite a conduit certains à soutenir leur utilisation comme filtres naturels pour les aquariums récifaux (Tyree 2003). Il ne fait aucun doute que les éponges peuvent filtrer une quantité étonnante d'eau à travers leur corps quotidiennement. Cette capacité de pompage est même encore plus étonnante si vous réalisez que les cellules responsables du déplacement de l'eau (choanocytes) ont environ la taille de nos globules blancs. Les agrégations de plusieurs centaines de cellules forment des compartiments et ces compartiments de choanocytes peuvent avoir une densité de 18000 par millimètre cube dans les éponges complexes. Chaque cellule possède un minuscule poil (flagellum) entourés par un collier fait d'autres poils même plus petits (microvilli). Les flagelles ondulent d'avant en arrière, de la base vers le sommet, poussant l'eau devant eux comme ils le font. Chaque cellule bat à son propre rythme et attire l'eau dans l'éponge par de très minuscule ouvertures (ostia) réparties à la surface de l'éponge (les plus grandes d'entre elles font environ 1/10 ème de millimètre), le long des cellules corporelles, à travers le collier qui capture les particules de nourriture de 0.1 à 1.5 µm (c'est moins que 1/600 ème de millimètre - à peu près la taille d'une bactérie), et repousse l'eau par elle même à travers un système commun d'échappement (les oscules). Comme l'eau se déplace le long de la membrane du corps, l'oxygène diffuse dans les cellules, tandis que le gaz carbonique et d'autres déchets sortent des cellules vers l'eau "exhalée". Certaines cellules libres (ameobocytes) circulent à travers ces canaux aqueux et ingèrent de petites cellules algales, des protozoaires, des détritus et d'autres particules organiques d'une taille comprise entre 2 à 5 µm. D'autres cellules à déplacement libre (archeocytes) prennent ces particules capturées et complètent leur digestion avant de passer les nutriments au reste du corps. Les matières organiques dissoutes (DOM) sont extrêmement importantes pour l'alimentation de nombreuses éponges. Par exemple, des études effectuées sur trois espèces d'éponges jamaïcaines ont montré que 80 % de la matière organique absorbée par les éponges se trouvait en dessous de la capacité de résolution de la microscopie, tandis que les autres 20 % étaient principalement comparés à des bactéries et des dinoflagellés (H.M. Reiswig, donnée non publiée par Reiswig 1975). Ceci ne signifie pas que toutes les éponges ont besoin du même type de minuscules particules, des bactéries ou des matières organiques dissoutes pour prospérer. Certaines éponges dépendent en presque totalité de leurs symbiontes pour produire leurs conditions alimentaires. Wilkinson (1983) a par exemple montré que six des éponges les plus courantes de la Grande Barrière Récifale (GBR) sont des producteurs primaires plutôt que des consommateurs. En fait, ces éponges ressemblent plus aux plantes qu'à des animaux en terme de besoins dans l'aquarium. Elles produisent trois fois plus d'oxygène par la photosynthèse de leurs symbiontes qu'elles n'en utilisent pour la respiration ! Pour ces espèces, la disponibilité de lumière pour leurs symbiontes aura une importance beaucoup plus grande pour leur survie en aquarium que la présence de n'importe quelle nourriture particulaire donnée. D'autres éponges sont en réalité prédatrices de grosses proies, ayant des besoins alimentaires plus proches des poissons que de l'éponge typique. L'étonnante éponge Asbestop/uma est capable de capturer, d'avaler et de digérer des mysis (Vacelet et Boury-Esnault 1995). En fait on peut affirmer que la diversité des modes d'alimentation parmi les éponges est plus grande que celle de tout autre groupe acheté dans le commerce aquariophile : certaines sont complètement autotrophes (se subvenant elles mêmes au moyen de la photosynthèse), certaines filtrent une gamme étroite de particules d'une taille spécifique présentes dans la colonne d'eau comme des bactéries ou du phytoplancton), certaines subsistent presque entièrement avec la matière organique dissoute absorbée à partir de l'eau de l'aquarium et certaines capturent et ingèrent des proies vivantes. De surprenantes spécificités d'habitat ont été prouvées lors d'une étude qui a examiné les effets de transplantation d'éponges sous différentes conditions de lumière et de courant dans les récifs naturels (Wilkinson et Vacelet 1979). Pour les espèces avec des symbiontes obligatoires (toujours présents) (ex., Verongia aerophoba) la croissance a été accrue sous des niveaux de lumière élevés ; tandis que le croissance d'espèces qui manquent toujours de symbiontes (ex., Chondrosia rendormis) est souvent inhibée par un éclairage puissant (Wilkinson et Vacelet 1979). Les espèces qui possèdent des symbiontes facultatifs (peuvent ou ne peuvent pas avoir de symbiontes présents), comme Chondrilla nucula et Petrosia ficiformis qui ne semblent pas être affectés par le régime lumineux et se portaient aussi bien sous un éclairage puissant que tamisé (Wilkinson et Vacelet 1979).
La majorit? des ?ponges du commerce aquariophile tombent dans la cat?gorie des filtreurs de petites particules en suspension. Ces animaux pompent activement de l'eau ? travers leur corps et filtrent les savoureuses particules ayant la taille appropri?e et/ou absorbent les mati?res organiques dissoutes pr?sentes dans l'eau qui traverse leur corps. Elles se font la main en transportant l'eau ? travers leur corps par les courants oc?aniques autour d'elles et quelque chose appel? principe de Bernoulli, voir : ( http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia 761560121/ Bernoulli principe de.html ou http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe de Bernoulli). Fondamentalement, lorsque l'eau ou l'air circulent sur une surface lisse et heurtent ensuite quelque chose qui est surélevé, ceci crée une aspiration à l'endroit surélevé. Si vous observez de plus près une éponge vivante, vous apercevez de façon typique plus ou moins de surface plate avec quelques trous surelevés - ce sont les oscula (système d'échappement). L'eau qui circule à travers la surface de l'éponge, la portance générée par l'écoulement sur les trous surelevées conduit à une aspiration tirant d'eau à travers le système aquifère.

Besoins en courant et en lumière
Généralement la plupart des éponges colorées qui poussent au large réussissent mieux en présence d'un courant relativement élevé. Dans l'étude de Wilkinson et Vancelet (1979) discutée auparavant, la croissance et la survie de toutes les espèces testées a été largement réduite parmi les éponges ayant poussé sous un courant lent par rapport aux zones à courant élevé. Cette constatation semble probablement résulter à partir des éponges nécessitant de dépenser plus d'énergie pour pomper l'eau à travers leur corps lesquelles disposent de moins d'aide du principe de Bernoulli. Pour appuyer cette hypothèse, les chercheurs ont trouvé que les éponges tendent à changer de forme et de taille en fonction de l'endroit où elles vivent, parmi les éponges qui ont survécu à la transplantation, la morphologie des éponges change dramatiquement entre les individus de chaque espèce ayant poussé sous des éclairages et des régimes de courants différents (Wilkinson et Vacelet 1979). Cette spécialisation morphologique spécifique à des conditions environnementales peut constituer une part des raisons qui font que quelques amateurs ont beaucoup de succès avec les éponges. Le problème d'un manque de connaissances concernant la biologie des éponges est aggravé par le fait que nous n'avons pas d'idée concernant les conditions sous lesquelles l'éponge a été initialement récoltée. Cela seul va réduire la probabilité pour les gens d'avoir du succès à grande échelle avec ces animaux, mais si l'animal a été maltraité durant la récolte (spécialement s'il a été exposé à l'air pour un certain temps), les chances de succès glissent de faibles à nulles...

La raison pour laquelle le retrait de l'eau des éponges s'avère létal pour ces animaux est en rapport avec les mécanismes du transport de l'eau. Si vous retirez l'éponge de l'eau, des poches d'air se forment souvent dans les canaux du système aquifère et avec uniquement les flagelles pour bouger l'eau elle n'a pas de moyen pour forcer cet air hors de son corps. Les choanocytes meurent peu après et cela mène à une nécrose générale de la zone, s'avérant typiquement mortel. Ceci peut vous sembler ridicule, mais considérez vous-même comme un choanocyte. Je vous donne une corde à sauter pour déplacer de l'eau au dessus de vous, pour recueillir de la nourriture pour et échanger les déchets (ceci semble idiot mais cela reste à établir). Vous êtes assis là, fouettant votre corde à sauter afin de pousser l'eau à travers la conduite dans laquelle vous vivez, lorsque le courant s'arrête et votre conduite se vide. Votre conduite est à angle droit, de telle façon à ce que lorsque l'eau revient, vous êtes pris dans une bulle. Pensez que vous pouvez balancer cette corde à sauter suffisamment fort pour chasser l'air hors de votre conduite ? Cela fonctionne essentiellement de la même manière pour l'éponge. L'air coincé est la cause de la mort des cellules de cette zone, et comme elles se décomposent elles produisent du gaz qui aggrave le problème et l'éponge commence à se décomposer sous vos yeux... La meilleure méthode de gérer une zone mourante de votre éponge est de couper cette portion de l'animal et de s'en débarrasser. Bien que cela semble quelque peu extrême, cela augmentera beaucoup les chances de survie de votre animal si vous pouvez couper la zone malade et conserver uniquement le tissu vivant.
Cependant, supposant que l'éponge a été récoltée et transportée correctement, le fait que nous ne savons rien concernant son habitat ou des conditions dans lesquelles elle a été récoltée ne condamne pas l'éponge. Contrairement à la croyance populaire, les éponges sont capables de bouger, et si elles ne sont pas satisfaites elles peuvent lentement (de l'ordre de 0.5 cm par jour) se réorganiser elles-mêmes, changer la forme et la taille de leurs oscules pour s'adapter aux conditions de courant fluctuantes ou même glisser sur le fond pour trouver la place où elles préfèrent vivre. Cela demande beaucoup d'énergie à une éponge afin d'être capable de bouger, et l'animal ne peut simplement pas fournir cette énergie si elle n'est pas d'abord en bonne santé. Qu'elle puisse bouger et prospérer suppose, bien sûr, qu'elle est en pleine forme et que les conditions de l'eau sont tout à fait idéales (ce qui n'est souvent pas le cas lorsque les animaux sont importés pour le hobby). La capacité d'une éponge d'adapter la forme de son corps aux nouvelles conditions (courant, éclairage, disponibilité de la nourriture, ...), elle se trouve elle-même dans notre aquarium, nécessite que l'animal soit en excellente condition lors de sa première introduction et que l'habitat du bac soit acceptable pour l'éponge une fois qu'elle est installée dans son nouveau home. Sans ces deux conditions, vous pouvez être sûrs d'échouer avec la plupart des animaux qui peuvent être ajoutés au bac récifal !

Reproduction des éponges

Clathrodes
Diplastrella sp
Aplysina fistularis
Callyspongia plicifera
Aplysina lacunosa
Photos - Scott Mickaels

L'une des meilleures façons de démarrer avec une éponge dans votre bac récifal est de trouver un amateur local qui possède quelque chose qui va bien dans sn bac et d'obtenir une bouture pour essayer vous-même. Ainsi, vous saurez exactement dans quelles conditions votre éponge a prospéré lorsque vous faites son acquisition et vous pouvez essayer de placer la nouvelle bouture à l'endroit dans votre bac qui se rapproche le plus des conditions dans lesquelles elle poussait au préalable. Toutes les éponges semblent être capables de se reproduire par voie sexuée et exhibent également une ou plusieurs formes de reproduction asexuée. Les éponges sont hermaphrodites, mais produisent des ?ufs et du sperme à différents moments. En termes de méthodes de reproduction, " les éponges gagnent probablement le prix de la diversité " (Brusca et Brusca 2003). Les méthodes courantes de reproduction asexuée comprennent la régénération à partir de fragments, le bourgeonnement et la possible production asexuée de larves (bien que cette possibilité reste encore contentieuse). Une fois les larves formées (que cela se produise par production sexuée ou asexuée), elles sont généralement relâchées à travers le courant excréteur ou peuvent aussi jaillir des parois du corps. Les larves des éponges nagent normalement librement, ne se nourrissent pas, et après une courte période de nage ou de farfouille sur le plancher de la mer, ces larves s'attachent au substrat et se métamorphosent en minuscules éponges. Étant donné ces méthodes de reproduction, les éponges font partie de ces invertébrés récifaux pouvant vraisemblablement être élevés avec succès en captivité si nous pouvons les amener à se reproduire comme on s'y attend.
Cependant, même si nous arrivions à faire pondre les éponges de façon fiable en captivité, les taux de croissance sont fortement variables parmi les différentes espèces d'éponges. En général, les Demosponges des récifs tropicaux vivent probablement une moyenne allant de 20 à 100 ans (Brusca et Brusca 2003), et pour les espèces à croissance plus lente, cela prendrait un temps considérable pour une éponge reproduite d'atteindre la taille à laquelle elle pourrait être vendue ou commercialisée. Certaines éponges comme Callispongia vaginalis (éponge vase ramifiée) poussent si rapidement que l'on peut voir la différence au bout d'une semaine. L'éponge, Terpios de Guam, pousse en moyenne de 2.3 cm par mois ! D'autres comme Xestospongia muta (éponge baril) croissent si lentement qu'aucune différence ne peut être vue d'une année à l'autre; ces éponges poussent évidemment puisque certaines d'entre elles sont assez grandes pour qu'un plongeur Scuba puisse rentrer à l'intérieur et s'y cacher. Selon l'espèce d'éponge et le taux de croissance moyenne de ces animaux la probabilité d'être capable de les faire pondre en captivité pour le commerce est hautement variable. Le corollaire de ce taux de croissance variable est l'impact du hobby sur la population naturelle. La récolte d'espèces courantes à croissance rapide tendra à avoir moins d'impact sur les populations naturelles que la collecte d'espèces à croissance très lente qui prennent des décennies pour atteindre la maturité de reproduction. En outre, des expériences avec des éponges en cage ont suggéré que les espèces à croissance plus rapide ont tendance à avoir des taux de survie et de croissance augmentés après la transplantation dans de nouveaux sites (e.g., Pawlik 1998; Wulff 1997). Ces résultats associés avec l'impact écologique potentiel de la récolte pour amateurs plaident pour éviter les espèces d'éponges à croissance lente pour nos bacs; évidemment nous préférerions tous choisir les espèces qui vont prospérer dans nos bacs et avoir un impact minimal sur les récifs naturels plutôt que de soutenir le commerce d'animaux qui ont une faible chance de survie ou un impact dramatique sur les récifs naturels.

Coloration des éponges et chimie défensive
Les éponges sont très variables en couleurs et presque toutes les couleurs se trouvent dans le groupe allant du blanc au noir, avec de nombreuses ombres intenses de rouge, orange, jaune et même bleu. Les pigments responsables pour la couleur de ces éponges semblent dériver de nombreuses sources, incluant la synthèse de novo, la translocation de pigments à partir de particules alimentaires, les bactéries symbiotiques et/ou les algues. Quelque textes (Tyree 2003) ont imputé les couleurs éclatantes de nombreuses éponges comme un avertissement pour les prédateurs potentiels et ont suggéré que des éponges de coloration terne sont plus sûres pour cette raison pour l'aquarium récifal que celles de coloration plus intense. Tyree a une discussion entière selon laquelle les éponges sont des membres de la "cryptofaune" et de l'importance de choisir des éponges ternes de ce groupe fonctionnel. Haywood et Wells (1989) vont même jusqu'à suggérer que la couleur fournit un indicateur de la profondeur préférée, avec des éponges ternes récoltées dans des zones profondes et des éponges colorées provenant d'eaux peu profondes. En termes plus simples, il n'y pas de preuve scientifique pour soutenir l'une ou l'autre affirmation.
De nombreuses éponges colorées ne sont pas défendues par les substances chimiques antiprédateurs (ex. Callispongia vaginalis), tandis que de nombreuses espèces ternes sont fortement défendues (ex. Neofibularia nolitangere - l'?ponge " ne me touche pas " qui cause la s?v?re dermatite de contact chez la plupart des humains et vice-versa (Pawlik et al. 1995). De plus, il n'y a pas de mod?le de d?fenses plus importantes chez les ?ponges provenant de diff?rents habitats ou locations g?ographiques (comme les oc?ans tropiccux face aux oc?ans temp?r?s) pour des d?fenses physiques ou chi miques (Becerro et al. 2003; Burns et al. 2003; Burns et Ilan 2003). Des chercheurs ont soutenu que des d?fenses chimiques omnipr?sentes constituent une d?fense effective contre de nombreux fouilleurs, des pr?dateurs g?n?ralistes et peut-?tre m?me d'autres invert?br?s cherchant ? s'?tablir et ? cro?tre sur l'?ponge et sont pour cette raison un composant critique de l'histoire de la vie de toutes les ?ponges vivantes (Becerro et al. 2003).
Cependant, malgr? la pr?sence de ces puissan tes d?fenses chimiques, certains nudibranches, vers polych?tes, tortues marines et poissons se sont arrang?s pour trouver une voie pour contourner les toxines produites par de nombreuses ?ponges tropicales et non seulement les mangent mais quelques uns se sont sp?cialis?s sur le r?gime ? base d'?ponges (Pawlik 1999). En outre, des recherches ont montr? que les poissons attaquent des ?ponges transplant?es dans les r?cifs naturels sans aucune consid?ration pour leur couleur (Dunlap et Pawlik 1996). Des 35301 morsures enregistr?es durant cette ?tude, 50,8% de ces morsures ont ?t? faites par des poissons-anges, 34,8% par des poissons-perroquets et 13,7% par des poissons-coffres et des poissons-limes. Lors de ces transplantations jumel?es d'?ponges ayant la m?me couleur provenant des r?cifs et des mangroves, les poissons ont mang? de pr?f?rence les ?ponges des mangroves de toutes les couleurs en ?vitant en m?me temps les ?ponges de m?me couleur trouv?es naturellement sur le r?cif plac?es directement ? c?t? d'elles dans la zone de transplantation (Dunlap et Pawlik 1996). De m?me, il n'y a pas d'?vidence ? soutenir l'affirmation selon laquelle les ?ponges ternes proviennent d'eau plus profondes que les ?ponges intens?ment color?es (Pawlik et al. 1995). J'ai, par exemple, r?colt? la magnifique ?ponge ?carlate Cliona delitrix et la plus variable Aplysina lacunosa - allant du jaune ?clatant au rose, ? la lavande, ? la rouille - ? une profondeur de 55 m?tres. A cette profondeur, tout semble noir sans l'aide d'une torche de plong?e. Cette discussion met en lumi?re un point int?ressant qui je pense semble ?tre la raison pour ces affirmations erron?es : de nombreuses ?ponges d?fendue chimiquement ne conviennent simplement pas pour les bacs r?cifaux ? cause de leurs chimie antipr?dateurs qui atteint non seulement les pr?dateurs mais potentiellement aussi les compagnons du bac et m?me les propri?taires du bac r?cifal. Par exemple, l'?ponge de feu, Tedania ignis poss?de des substances chimiques si d?fensives qu'apr?s avoir simplement mis mon bras dans le bac contenant cette ?ponge, mon bras a rougi et semblait br?l? par le soleil partout o? il a ?t? en contact avec l'eau du bac - m?me s'il s'agit d'un syst?me o? l'eau est pompée de l'oc?an d'un c?t? et on la retourne vers l'oc?an de l'autre ! Peu d'?ponges ont cet effet efficace (d'o? son nom courant) et il se peut que je sois plus sensible envers ces animaux que la moyenne, mais cela vaut la peine de savoir que certaines esp?ces d'?ponges (ex. T. ignis et N. nolitangere) peuvent d?clencher des r?actions douloureuses lors des manipulations. D'autres ?ponges potentiellement ind?sirables comprennent des esp?ces telles Siphonodictyon qui utilise un type de 'guerre chimique' pour ?viter d'?tre recouvertes par les scl?ractiniaires en exsudant un mucus toxique de leurs oscules qui tue les polypes de coraux par contact. ?videmment, cette ?ponge ne doit pas ?tre en haut de l'?chelle de la liste des esp?ces potentielles pour l'aquarium chez un aquariophile d?sirant maintenir des coraux dans son bac. Un autre exemple, l'?ponge perforante Cliona, bien que n'attaquant que rarement des coraux vivants creuse souvent des pi?ces enti?res de coraux vivants en grandissant. Au fur et ? mesure cette ?ponge peut creuser la t?te de corail enti?re au point que le tissu vivant forme uniquement une faible cro?te entourant l'?ponge qui peut s'effondrer sous toute pression et les colonies ayant atteint cette ?tape sont particuli?rement vuln?rables. De nouveau, le choix pour un aquarium r?cifal est restreint. L'?ponge Terpios, mentionn?e pour sa croissance extr?mement rapide produit certaines toxines qui semblent tuer les algues, les coquillages, les hydrozoaires et m?me les mollusques avant le contact, permettant ? l'?ponge de recouvrir des comp?titeurs potentiels pour l'espace dans le récif (Brusca et Brusca 2003).
Les éponges, en fait, sont le groupe d'animaux le plus riche chimiquement découvert à ce jour (Pawlik 1999), et certains prédisent que la majorité des nouveaux produits pharmaceutiques découverts au cours de la prochaine décennie seront isolés à partir des éponges marines. Halichondria moorei, a par exemple été longtemps utilisée par les natifs de Nouvelle Zélande pour aider à la guérison. Des analyses chimiques récentes des éponges ont permis de découvrir que presque 10 % du poids des éponges est composé de la puissante drogue anti-inflammatoire, le fluosilicate de potassium. Même si les Maoris ne connaissaient pas le composant lui-même, ils ont rapidement appris que l'utilisation de cette éponge possédait l'étonnante capacité de réduire le douloureux gonflement des blessures. Ces substances chimiques s'avèrent être extrêmement importantes pour les éponges et notre opinion ancienne que les spicules de verre entrelacées dans la matrice de l'éponge empêchaient la prédation (comme les minuscules épines des porcs-épics) est tout simplement faux. Pawlik et ses collègues ont maintenant clairement démontré que les poissons vont facilement accepter des nourritures artificielles avec des concentrations incorporées de spicules plus importantes, mais vont rejeter la même nourriture lorsqu'il y a des substances chimiques provenant des éponges qui y sont mélangées (Chanas et Pawlik 1995; Chanas et Pawlik 1996; Pawlik 1993; Pawlik 1998). En outre, il peut y avoir des variations extrêmes d'individu à individu, même à l'intérieur de la même espèce d'éponge collectée sur le même récif (Swearingen et Pawlik 1998). Il est difficile d'effectuer des généralisations concernant les besoins en habitat des éponges à l'intérieur de chaque espèce et il n'y a simplement pas de façon pour faire de telles généralisations concernant les besoins en habitat ou les capacités défensives des éponges basées sur leur couleur !
Pawlik (1998; 1999) fournit de bons compte rendus de ce qui est connu concernant les défenses des éponges et des facteurs limitant leur distribution dans la nature.
Je dirigerai les lecteurs intéressés vers ces compte-rendus pour plus d'informations concernant ce sujet.

Éponges et symbioses
Le point final dont j'aimerai discuter dans cet article est la remarquable suite de symbioses courantes parmi les éponges. Généralement les aquariophiles récifaux sont tous familiers avec les associations de zooxanthelles et de coraux, mais la même chose semble être vraie pour les éponges. La plupart des éponges marines possèdent des bactéries symbiotiques (en premier lieu Pseudomonas et Aeromonas), dans certaines éponges Verongid, les bactéries peuvent représenter en moyenne environ 40 % du poids du corps (Brusca et Brusca 2003). Cependant, ce n'est pas n'importe quelle bactérie qui prospère dans le corps de ces éponges. En fait, il existe une multiplicité de nouvelles substances antimicrobiennes qui ont été isolées à partir de quelque unes de ces mêmes espèces d'éponges, ce qui suggère qu'au moins certaines éponges ont une association fortement spécifique avec les bactéries trouvées dans leur corps (Newbold et al. 1999). Les éponges sont les seuls animaux connus pour maintenir généralement des symbioses avec les cyanobactéries et un ouvrage récent suggère qu'à la fois les symbiontes bactériens et/ou cyanobactériens sont présents dans la majorité des éponges. (Brusca Brusca 2003). En général, les symbiontes bactériens sont localisés en profondeur dans l'éponge, tandis que les cyanobactéries sont généralement restreintes à vivre près de la surface où la lumière est aisément disponible. Certaines éponges possèdent des dinoflagellés symbiotiques (zoochlorelles = Algue verte coccoïde vivant à l'intérieur d'organismes non chlorophylliens (unicellulaires ou invertébrés), et d'autres maintiennent des symbioses avec des algues rouges, des algues vertes filamenteuses et des diatomées.
En plus des diverses associations avec les microorganismes qui habitent les tissus des éponges, il y a d'importantes interactions parmi beaucoup d'espèces d'éponges. Comme exemple, Wulff (1997) a démontré que le taux de croissance et celui de survie de trios éponges récifales courantes des Caraïbes (Iotrochota birotulata, Amphimedon rubans et Aplysina fulva) étaient vraiment mises en valeur lorsque ces éponges avaient poussé en contact direct entre elles ! Wulff a monté différentes expériences comprenant des éponges de la même taille et génotype qui avaient grandi (1) en association étroite avec des éponges conspécifiques versus hétérospécifiques, (2) seules versus en association étroite avec des éponges conspécifiques et (3) seules sur le substrat principal versus fixée à une branche intacte d'une éponge conspécifique ou hétéro spécifique.
Wulff (1997) à d?montr? que ces ?ponges se développe mieux quand elles adh?re fortement à d'autres esp?ces d'éponges qui diff?rent d'eux dans la chimie, dans la densit? des tissus, et la construction du squelette. Bien que les m?canismes par lesquels les taux de croissance est am?lior?e en adh?rant ? une ?ponge h?t?rosp?cifiques sont inconnues, Wulff (1997) ont montr? que des ?ponges d'une seule culture ont tendance ? succomber ? une vari?t? de risques (y compris la pr?dation par les poissons-anges, les ?toiles de mer, l'?touffement par les s?diments , les dégats du aux temp?tes, et aux agents pathog?nes), alors que celles qui se d?veloppent ? la surface d'une autre esp?ce ont plus souvent surv?cu. On conna?t peut sur les effets chez d'autres esp?ces ou entre les ?ponges maintenues dans des r?cifs artificiels, mais ces r?sultats sugg?rent que certaines ?ponges semblent mieux survivre en captivit? lorsqu'elles sont maintenues ensemble que s?par?ment.
Sur de nombreux r?cifs sains, les ?ponges représentent la deuxi?me position de la biomasse globale derrière les coraux, et certains ont fait valoir que le succ?s des deux groupes est fonction de leur aptitude ? b?n?ficier de ces relations symbiotiques. Beaucoup d'éponges ont ?galement de nombreux locataires commensaux. Par exemple, dans un seul sp?cimen de Spheciospongia vesparium de Floride il a ?t? constat?e la pr?sence de plus de 16.000 crevettes pistolet (Alpheiidae) Une autre étude a compté plus de 100 espèces différentes sur une surface de 15 x 15 cm d'un Geodia mesotraena du golfe de Californie. De tels rapports sont plus la règle que l'exception, et la plupart des éponges jouent l'hôte pour une myriade d'autres espèces vivant dans les cavités de leur corps.
Etant donné la complexité de ces associations parmi les éponges et leurs symbiontes et le manqué général d'intérêt pour la connaissance de leur biologie spécifique dans le hobby, il n'est pas surprenant que les résultats ont été fortement mitigés dans la conservation de ces animaux dans les bacs récifaux. Cependant, il est de plus en plus courant pour les revendeurs et les amateurs d'être prudents lors du transport et de l'acclimatation de ces animaux dans un nouvel environement et avec l'augmentation des connaissances, l'augmentation du taux de succès doit suivre. Heureusement avec un peu plus de prudence et de connaissances concernant ces animaux étonnants notre taux de succès avec les éponges va continuer à augmenter dans les années à venir.

A propos de l'auteur :
Originaire d'Edmonton, Alberta, Bob Toonen est aquariophile récifal depuis plus de 25 ans ; ce qui le conduisit tout naturellement à accepter tout travaux en relation avec son hobby, y compris un travail en tant qu'entra?neur de mammif?res marins dans un grand aquarium public. Titulaire d'une maîtrise en biologie marine de l'universit? de la Caroline du Nord, et un Ph.D. en biologie de population de l'universit? de Californie, il fût biologiste marin à l'Université of California Davis et occupe actuellement un poste de professeur de biologie marine à la Hawaii Institute of Marine Biology. Il a effectué diverses recherches sur les m?duses, les crevettes, les éponges coralliennes, les limaces de mer, les vers polych?te, les crabes, et les bernard l'hermites et a multipli? beaucoup d'esp?ces diff?rentes d'invert?br?s marins pour ses recherches. Malgr? le fait qu'il ?tudie professionnellement les invertébres marins, il se consid?re toujours lui-même comme un amateur, et a plaisir ? maintenir et ?crire au sujet des aquariums récifaux en raison de sa fascination pour ces habitants.

Littérature
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Avec l'aimable autorisation de l'auteur