Maintenance optimale des
poissons-chirurgiens dans l'aquarium récifal

André Luty

Ils font partie des poissons pour aquariums récifaux parmi les plus prisés. De curieuse manière presque chaque débutant se berce de l'illusion de maintenir le poisson-chirurgien Acanthurus leucosternon. Ainsi plus d'une population originelle a-t'elle disparu à la suite de ces essais.
Cependant, malgré cela, les espèces du genre Acanthurus, délicates et colorées sont toujours importées. Les poissons-chirurgiens m'ont également fasciné dès le départ et il me faut avouer que je n'ai pu maintenir certaines éspèces que durant un laps de temps limité d'environ quelques jours à quelques semaines. C'est pourquoi j'ai décidé il y a plusieurs années de me consacrer de manière plus intensive aux exigences spécifiques de ce genre. Au cours de cet article je vais aborder les principaux d'entre eux.

L'aquarium adéquat
Les poissons-chirurgiens nagent en permanence. C'est la raison pour laquelle ces animaux doivent si possible être maintenus dans de grands aquariums ayant une longueur importante. La plupart des aquariums sont agencés comme des « anses » ou des « murs recifaux » dans lesquels les poissons n'ont que la seule possibilité de se déplacer de droite à gauche et retour. ils se voient sans arrêt ne pouvant pas s' éviter. Des piliers récifaux ou des surplombs sont plus propices, car ils peuvent les contourner, ainsi que des constructions et des abris récifaux avec de grands espaces et présentant des arches.
Deux exemples extremes : Acanthurus lineatus et Acanthurus sohal se déplacent en permanence à travers le récif corallien. Les deux espèces ne tolèrent aucun autre poisson herbivore au sein de leur territoire. C'est la raison pour laquelle ils patrouillent en permanence. Dans de petits aquariums ces nageurs infatigables créent beaucoup d' agitation parmi la communauté piscicole. Les esp?ces des genres Naso ainsi que quelques grandes espèces du genre Acanthurus comme A. xanthopterus, A. nigri cans patrouillent sans arrêt en pleine eau dans la nature le long du front récifal. En fait très peu de poissons-chirurgiens vivent parmi les coraux. La plupart des espèces sont inféodées aux platiers ou aux pentes récifales. Chaque aquariophile doit personnellement décider s' il doit confiner ces poissons dans l'espace réduit des aquariums. Ce sont essentiellement les juvéniles qui nécessitent des territoires.
Des territoires de 6 à 8 m2 sont préconisés pour Acanthurus lineatus, de 17 m2 pour A. leucosternon, de 10 a 20 m2 pour A. nigrofuscus et même de 27 a 47 m2 pour Zebrasoma scopas. En fonction de ces données, il est possible de conclure que les esp?ces ayant les plus petits territoires représentent aussi les poissons-chirurgiens les plus agressifs en ce qui concerne la vie communautaire. Ceci se justifie par l'offre en nourriture plus restreinte dans les petits territoires, laquelle nécessite une défense plus intense. D'autres poissons-chirurgiens moins agressifs ou des adultes se regroupent en bancs m?langés (par exemple Acanthurus nigrofuscus, A. triostegus, A. leucosternon) afin d'envahir les territoires d'autres poissons et y brouter les algues.
Dans de grands aquariums bien structures (à partir d'une longueur de 2 metres) il est possible de maintenir un poisson-chirurgien dominant (comme A. japonicus ou A. leucosternon) avec des poissons-chirurgiens grégaires (comme A. triostegus, A. nigrofuscus). L'espece A. leucosternon essaiera bien sûr de chasser les poissons-chirurgiens grégaires. Si ceux-ci peuvent s'?chapper dans le d?cor, de fa?on ? ce que le chasseur perde rapidement les chass?s, celui-ci reporte rapidement son agressivit? sur un autre poisson. Le temps passant l'esp?ce A. leucosternon se fatigue ? poursuivre sans cesse les autres. De plus les moments d'agressivit? du plus fort se r?partissent sur plusieurs faibles. Si l'esp?ce A. leucosternon n'?tait pas pr?sente, les individus du groupe essaieraient de former des territoires pour se combattre. Ainsi le groupe procure protection et reste r?uni.
Les poissons-chirurgiens exigent une excellente qualit? d'eau. Actuellement on ne devrait m?me plus discuter ? propos des param?tres de l'eau (densit?, temp?rature, pH). Concernant les poissons-chirurgiens, il semble important de les stabiliser d'apr?s le d?roulement de la journ?e. A mon avis le probl?me de la maladie des points est en priorit? en relation avec les variations du pH. Dans la litt?rature ancienne il est possible de lire que par exemple A. leucosternon est facile ? maintenir. Autrefois la maintenance d'invert?br?s ?tait plut?t rare lesquels n?cessitent une addition r?guli?re d'hydroxyde de calcium. Chez des poissons-chirurgiens r?cemment introduits il faut s' attendre ? l'apparition de points. Souvent ils disparaissent de nouveau dans le milieu stable de l'aquarium lorsque le poisson se trouve en bonnes conditions et pas soumis ? des situations de stress (par exemple d'autres poissons d?fenseurs de territoire) Dans ce cas le recours aux m?dicaments stresse davantage le poisson qu'il ne l'aide. Un poisson-chirurgien qui vient d'?tre import? doit pour cette raison rester quelques jours chez le commer?ant afin qu'il ne lui faille pas supporter en un temps tr?s court plusieurs changements de milieu. C'est pourquoi il vaut mieux parfois d?penser quelques euros suppl?mentaires. Tous les poissons-chirurgiens sont des herbivores. M?me les esp?ces planctophages comme Acanthurus gahhm provenant de Mer Rouge consomment des algues en suspension dans l'eau. La plupart des algues poss?dent cependant des membranes cellulaires ?paisses qui doivent d'abord ?tre rompues. Les poissons-chirurgiens qui mangent des algues absorbent r?guli?rement du sable de corail fin afin de broyer la nourriture. Ces esp?ces comme Acanthurus pyroferus, A. olivaceus, A. tenenti, A. dussumieri et A. xanthopterus poss?dent un estomac ? parois ?paisses et se nourrissent dans la nature sur des substrats sablonneux et mixtes mais jamais sur des sols solides. Tous les poissons-chirurgiens du genre Ctenochaetus font ?galement partie de ce groupe bien qu'en raison de leur dentition ils mangent en priorit? des d?tritus et des diatom?es. Mais les diatom?es (algues siliceuses) sont des algues ayant une carapace dure qui doit ?galement ?tre broy?e. M?me lorsque ces esp?ces mangent des feuilles de salade dans l'aquarium cela ne signifie pas que celles-ci peuvent ?tre dig?r?es. S'il n'y a pas de sable fin ? leur disposition, ces poissons meurent n?anmoins de faim. Il a ?t? rapport? que dans certains cas des poissons-chirurgiens dans le besoin ont m?me essay? d'absorber des pierres et ils sont finalement morts d'occlusion intestinale.

L'alimentation ad?quate
Les poissons-chirurgiens sont des sp?cialistes alimentaires. En analysant le spectre alimentaire naturel des poissons-chirurgiens on remarque surtout le large ?ventail alimentaire ? l'int?rieur de cette famille. Les esp?ces reconnues comme difficiles comme Acanthurus achilles, A. japonicus, A. leucosternon, A. lineatus mais aussi les esp?ces ? maintenance sans probl?me du genre Zebrasoma pr?f?rent un Aufwuchs d'algues filamenteuses. Parmi celles-ci, il ne faut pas comprendre les esp?ces non d?sir?es d'algues filamenteuses pr?sentes dans l'aquarium mais le fin duvet d'algues pr?sent sur les pierres r?cifales naturelles. Certaines esp?ces gr?gaires comme A. trioste gus ou A. leucosternon ont une pr?f?rence pour les micro-algues qui peuvent ?tre absorb?es en quantit? n?cessaire avec beaucoup de patience. Acanthurus bahiani, A. chirurgus et A. guttatus mangent en outre beaucoup d'algues calcaires (Halimeda). Prionurus scalpus originaire du Pacifique nord ouest se nourrit exclusivement d'algues calcaires. Cela n'est pas facile dans l'aquarium pour ces esp?ces, ?tant donn? que chaque espace libre doit si possible ?tre recouvert d'algues encro?tantes roses. Chez Acanthurus dussumieri, A. nigrofuscus, A. olivaceus, A. pyroferus, A. tennenti, A. tristis et A. xanthopterus nous trouvons la palette alimentaire la plus large. En dehors des d?chets et des diatomées ils mangent diverses algues et particules planctoniques. Dans l'aquarium on peut observer que ces especes nagent de facon ciblée vers les ? angles sales ? soulevant les déchêts déposés pour les manger. Il faut aussi mentionner l' absorption d' excréments par les éspèces A. pyroferus et A. tristis. En relation avec leur grande palette alimentaire, ces especes font partie de celles du genre Acanthurus parmi les plus faciles a maintenir. Les especes purement planctophages comme A. gahhm, A. mata et A. thompsoni ne doivent également pas poser de problèmes. Parmi les poissons-chirurgiens planctophages, it faut également citer l'espèce Paracanthurus hepatus. Toutefois arrive a l' âge adulte il lui arrive de temps à autre de mordre des coraux et il faut au préalable réfléchir pour savoir si on est capable d' en supporter les conséquences dans un aquarium récifal.
Comme dernier groupe il faut mentionner le genre Naso. Tandis que les juvéniles consomment surtout les algues à thalles (certaines especes dont N. lituratus et N. unicornis préfèrent les algues brunes), les exemplaires adultes nécessitent plus d' énergie et mangent pour cette raison de plus grandes quantités de plancton. Même la formation de la corne dépend de ce changement d'alimentation. La nourriture à base d'algues nécessite chez les poissons-chirurgiens (A. triostegus) dans des conditions naturelles un transit intestinal qui dure 2 à 3 heures. E. Thaler (1997) a constaté lors d' expérimentations en aquarium avec des poissons de l' espèce Z. flavescens un temps de digestion de 17 à 22 minutes. Les écarts peuvent se justifier par les différences d' alimentation. Dans la nature le poisson-chirurgien consomme en règle générale une nourriture végétale riche en fibres et en substances de ballast, qui met plus de temps pour être désagrégée que la nourriture d' aquarium classique. La digestion est soutenue par des symbiotes unicellulaires, que l' on trouve aussi chez d'autres poissons qui se nourrissent de végétaux. En outre on a découvert un groupe de microbes symbiotiques spécifiques, qui peut atteindre la densité de 20 000 à 100 000 individus par millilitre de contenu stomacal. Que ces protistes en forme de batonnets sont des organismes digestifs spécifiques des Acanthuridés herbivores, est prouvé par des analyses comparatives chez les repr?sentants des familles des Pomacentrid?s, des Scand?s, des Siganid?s, des Zanclid?s et des Blenniid?s qui broutaient en m?me temps sur le m?me substrat. De plus, ils sont absents chez les esp?ces Prionurus punctatus, Acanthurus xanthopterus, A. nigricans et Naso hexacanthus. En tenant compte de besoin alimentaire permanent, du court temps de digestion et des longs chemins de transport il devient ?vident pourquoi de nombreux poissons-chirurgiens maigrissent d?j? dans les bacs des commer?ants et ne peuvent souvent plus ?tre sauv?s. S'il n'y a pas de nourriture dans les intestins, la communaut? microbienne s'effondre rapidement. Le processus est acc?l?r? par des traitements ? base d'antibiotiques.
Lorsqu'un poisson-chirurgien de ce type est introduit dans un nouvel aquarium il ne peut pas exploiter la nourriture qui lui est offerte et il meurt de faim, comme lors d'une carence en sable, bien qu'il s'alimente. Dans l'autre cas s?rieux, des parasites intestinaux r?sistants peuvent si bien se reproduire qu'ils affaiblissent le poisson. Par chance de nombreux poissons-chirurgiens mangent les excr?ments d'autres poissons. Si par hasard un poisson-chirurgien acclimat? se trouve dans l'aquarium, les nouveaux peuvent gr?ce ? celui-ci reconstituer leur flore intestinale. N?anmoins il convient durant la phase d'acclimatation de distribuer largement des aliments digestibles sous forme de paillettes ou d'algues Nori (magasin de r?gime)

Maladies
L'aquariophile, qui observe r?guli?rement ses animaux, occupe une position-cl? dans la maintenance des poissons-chirurgiens. Les poissons-chirurgiens maigrissent tr?s vite en pr?sence de situations de stress (agressions par d'autres poissons, nouvelle alimentation, variations de param?tres) et ne peuvent ?tre remis sur pied que tr?s lentement. Hormis la tr?s connue maladie des points, il faut citer les maladies li?es aux carences comme la d?coloration le long de la ligne lat?rale (commen?ant par la t?te), la perte d'?cailles, plus tard des trous et des n?croses des nageoires. Au d?part j'ai observ? ces maladies dans des bacs d'exposition. Ensuite après les avoir vu la première fois chez des aquariophiles priv?s dans des bacs r?cifaux ayant une bonne croissance de coraux, j'ai au moins pu en d?terminer une cause. Tous les aquariums d'exposition et tous les bacs priv?s fonctionnaient avec du charbon actif en grosse quantit? et utilis? en permanence. Collins (1995) d?crit cette maladie (HLLE= head and lateral line erosion) comme le r?sultat d'une carence en vitamine A, ?tant donn? qu'elle commence le plus souvent au niveau des pores de la ligne lat?rale et que la vitamine A entre autres est ?galement responsable de la fonction des cellules ?pith?liales des pores, des glandes et des membranes. Bassleer (1991) nous donne une autre indication qui attribue la maladie des trous ? une attaque extr?me des organes internes par un parasite (Hexamita/Spironucleus - ? ce jour pas d'identification sans ?quivoque). La digestion est troubl?e, si bien qu'entre autres m?me les vitamines ne peuvent plus ?tre absorb?es. Cependant tous les auteurs sont unanimes qu'une fois les trous constitu?s ceux-ci augmentent ? cause d'infections secondaires provenant d'une mauvaise qualit? de l'eau. Entre temps les suppositions augmentent selon lesquelles ce sont surtout les poissons fortement trait?s aux antibiotiques qui sont r?ceptifs ? ces maladies carentielles.
Comme mesure de traitement (premier stade - d?coloration dans la r?gion de la t?te) ou de ma?trise de ces maladies, il est recommand? de distribuer abondamment de nourriture v?g?tale. Personnellement, je nourris r?guli?rement avec des carottes finement r?p?es et des feuilles de salades (teneur en vitamine A ?lev?e) ou j'enrichis des art?mias avec des vitamines. C'est surtout chez l'esp?ce Zebrasoma flavescens que nous connaissons la maladie des points noirs qui est mortelle ? longue ?ch?ance. Cette maladie est provoqu?e par un ver plat (Turbellaria) qui est aussi connue chez d'autres esp?ces de poissons (tous les poissons-chirurgiens, les poissons-anges, les poissons-anges nains, les labres et les poisons-perroquets) mais qui ne se remarque pas chez ceux-ci par une d?coloration et qui suite au sympt?me tardif d'affaiblissement est souvent diagnostiqu?e ? tort comme Oodinium ou Cryptocarion. Selon les circonstances une attaque importante par des Turbellaria s'ext?riorise par un d?tachement de la peau, comme dans le cas d'une carence en vitamines. Le cycle de reproduction des Turbellaria est identique ? celle de l'Oodinium, sauf que la dur?e d'un cycle avec 15 jours est donc relativement plus long. Les vers plats ne r?agissent pas en pr?sence de pr?parations contre l'Oodinium. Ils r?sistent m?me au cuivre. Les travaux de Blasiola (1976) et Kent (1981) indiquent trois possibilit?s de th?rapie, qui ne peuvent pas ou ? peine ?tre utilis?es dans l'aquarium r?cifal. Dans deux cas que je connais, des attaques de Turbellaria ont ?t? vaincues lorsque deux poissons nettoyeurs et une crevette nettoyeuse ont ?t? introduits en m?me temps qu'une pr?paration contre l'Oodinium laquelle est ?galement efficace contre les planaires rouges. Pour conclure il me semble important que l'aquariophile observe r?guli?rement ses animaux et transmette ses exp?riences. A quoi sert toute cette technique on?reuse, si l'aquariophile ne reconna?t pas si ses animaux se sentent bien. Lorsque les exigences de ses pensionnaires ne sont pas remplies, un aquariophile peut transformer sa technique comme il veut, ? long terme il n'obtiendra pas de succ?s.

Alimentation pour herbivores
? teneur ?lev?e en fibres
(a)
et en substances de ballast (b)

(a) Comme composants v?g?taux :
Feuilles de pissenlit, d'?pinards,
de salades dures (chou de Chine, m?che)
sont pr?f?rables aux tendres salades de jardin ;
carottes finement r?p?es.

(b) Comme composants carn?s :
Puces d'eau, cop?podes, gammares

Les poissons-chirurgiens sont des nageurs permanents ! Ces animaux doivent si possible nager dans de grands aquariums con?us en longueur, dans lesquels la construction du r?cif est agenc?e afin qu'il leur soit possible au moins une fois de s'?viter physiquement et visuellement. Des piliers r?cifaux, des avanc?es, des grottes, etc., tout convient mieux que... les d?corations d'aquarium construites comme des anses ou des murs r?cifaux. Dans ce cas les poissons n'ont le plus souvent que la possibilit? en contact visuel permanent de nager de droite ? gauche. Ceci favorise les agressions ! En observant les poissons-chirurgiens dans la nature, on peut facilement reconna?tre que les juv?niles ont un comportement territorial, les adultes un besoin de mouvement tr?s ?lev?. Que ce soit Acanthurus leucosternon, Zebrasoma desjardinii ou Zebrasoma xanthurum tous nagent sans r?pit le long du r?cif. Lors de leur maintenance nous devons absolument respecter cette exigence !
En ce qui concerne les aquariums la d?coration doit ?tre ?tablie de mani?re ? pouvoir ?tre contourn?e. Dans des aquariums ainsi con?us la maintenance de poissons-chirurgiens en paire se passe relativement sans probl?me.

Les poissons-chirurgiens mangent des invert?br?s
Naso lopezi et Zebrasoma xanthurum ont r?guli?rement totalement brout? dans l'aquarium des colonies de Xenia et il n'a pas ?t? possible de les d?tourner avec une alimentation compl?mentaire. De temps ? autre Paracanthurus hepatus mord des coraux durs (Trachyphyllia, Montipora, Acropora) et ensemble avec Zebrasoma flavescens ont ?t? observ?s en train de grignoter r?guli?rement des coraux cuirs et des gorgones. Dans ce cas on suppose qu'il s'agit d'un trouble carentiel. Les poissons-chirurgiens sont vraisemblablement int?ress?s par les zooxanthelles expuls?es. Assez souvent il est possible d'observer un amaigrissement des poissons-chirurgiens apr?s leur acclimatation dans un aquarium. Seul un grignotage de divers coraux arr?te ce ph?nom?ne, peut-?tre que les substances absorb?es agissent comme ? m?dicament? contre les parasites intestinaux.

Symbiose parmi les poissons-chirurgiens
La vie commune dans la nature entre Acanthurus lineatus et Ctenochaetus striatus constitue une particularit?. En r?gle g?n?rale A. lineatus ne tol?re pas d'autre esp?ce herbivore dans son territoire (poissons-chirurgiens mais aussi poissons-perroquets et poissons-lapins). Mais la raison pour laquelle C. striatus n'est pas attaqu? dans ce territoire, bien qu'en tant que juv?nile il ressemble ? A. lineatus, n'a pas encore pu ?tre d?termin?e. Les deux esp?ces pr?f?rent les m?mes biotopes et il a ?t? observ? que C. striatus est en meilleure condition et affiche une meilleure croissance ? l'int?rieur du territoire d' A. lineatus que dans un territoire exclusif. Pour C. striatus l'avantage de cette communaut? r?side dans la d?fense du territoire par l'esp?ce plus agressive A. lineatus. Mais quel avantage tire A. lineatus de la tol?rance d' C. striatus ? On suppose que C. striatus ? cause de son mode alimentaire totalement diff?rent lib?re les algues consomm?es par A. lineatus des d?p?ts (d?chets, bact?ries) les recouvrant et immangeables pour celui-ci.

Nombre total de germes
Le probl?me, qui ne concerne pas seulement les poissons-chirurgiens, avec lequel ils doivent se battre dans le milieu restreint de l'aquarium, est constitu? par le nombre total de germes de l'eau de l'aquarium sous forme de dinoflagell?s, de bact?ries, de cyanobact?ries, de virus, de champignons et d'algues. Lors d'essais de comptage on trouve souvent dans les aquariums r?cifaux des germes libres. Ces valeurs seraient id?ales en eau douce, mais dans la mer, des germes en nage libre constituent l'exception. J. Frische et A. Luty ont ?t? rendu attentifs ? ce probl?me lors du transfert de leurs animaux dans des aquariums plus grands. Tandis que les ? anciens ? poissons se sentaient visiblement ? l'aise, les ? nouveaux ? faisaient r?guli?rement la culbute apr?s 1, 2 ou 3 mois, bien qu'il s'agisse de poissons acclimat?s depuis des semaines s'alimentant correctement jusqu'? la fin. L'essai effectu? par J. Frische d'installer un tube germicide a r?duit les pertes. Chez A. Luty les pertes ont ?galement diminu? apr?s la mise en place d'un tube germicide de 10 watts. L'ozonisation ou la filtration sur diatom?es ont donn? le m?me r?sultat.

© 2007 - Récif France. Les Lettres Récifales n° 30 - janvier 2003
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