Voici un bac en mutation constante, je pense comme beaucoup d'aquariophiles qu'il évolue avec la personne.
Etant aquariophile en eau douce depuis quelques années, je décidais de me lancer dans la maintenance d'un bac marin. Je possédais un bac de 450 litres avec des discus et choisis de passer à une cuve d'environ 1000 litres (250 x 60 x70 cm) pour héberger des poissons marins. Le projet était lancé.

Habitant en appartement en étage d'un immeuble et voyant le poids que pouvait atteindre la structure finale (poids de l'ensemble terminé environ 1700 kg), j'ai pris peur. J'ai donc fait appel a un ingénieur béton pour savoir si la réalisation de mon projet était sans danger. Il m'a conseillé de fixer le châssis sur le mur de refend, ce que j'ai fait avec de grosses chevilles métalliques ; ce qui permet la répartition de la charge entre le mur et la dalle de sol en béton.

Lorsqu'on vie en appartement au 2ème étage, que l'escalier est en colimaçon et que l'ascenseur est prévu pour 3 personnes, il est bien évident qu'une telle structure reste au pied de l'immeuble. Je me suis trouvé dans l'obligation de souder l'ouvrage dans la salle de séjour je vous laisse imaginer la mise en œuvre technique (protection du sol pour les étincelles) et humaine car je suis marié et bien décidé à le rester. Je vous rassure, tout s'est bien passé et je n'ai pas changé de femme.

Une fois la structure fixée au mur, je l'ai habillée d'un aggloméré de 10 mm que j'ai crépi. L'ensemble représente 3 niches dans lesquelles j'ai confectionné 3 vitrines d'exposition.
Un plateau de 250 x 60 X 5 cm en aggloméré recouvre le tout.
Ensuite j'ai commandé ma vitre en 12 mm pour confectionner le bac, étant persuadé de pouvoir monter ces plaques de verre de 250 x 70 cm par l'escalier en colimaçon. Lorsque j'ai reçu ma commande, j'ai demandé à un copain de venir me donner un coup de main (il s'en rappelle encore), nous avons monté les plaques de verre par les escaliers, il restait 1 cm de jeu entre la plaque et le mur : je vous laisse imaginer la galère. Je vous raconte toutes ces anecdotes pour donner conscience à de futurs amateurs de grands bacs de bien prévoir la logistique.

J'ai collé la cuve en verre de 12 mm et rajouté des renforts hauts et bas sur les côtés. J'ai placé une filtration à chaque extrémité.
Première erreur, j'ai fait percer 1 trou de 30 mm de chaque côté pour le passage de l'eau dans la filtration en ayant prévu d'utiliser des pompes de 2000 litres. C'était insuffisant ; je siphonnais dans les filtrations. Pour remédier à cet inconvénient, j'ai fait repercer le bac sur place de 2 autres trous de 30 mm, et là, pas de problème, cela a fonctionné.

Mon bac fût enfin prêt. Je trouvais à faire un échange avec un aquariophile qui arrêtait son bac installé dans une salle de son restaurant, car il rencontrait de grandes difficultés à le maintenir notamment à cause de la fumée de cigarettes.
Le bac contenait des poissons marins et le décor était constitué de coraux morts. Le transfert à été des plus folklorique, j'ai ramené environ 500 litres d'eau du bac, le décor et les poissons. En 1 heure, tout était mis dans l'aquarium. Pour compléter mon bac, j'ai préparé dans la foulée 300 à 400 litres d'eau de mer avec de l'eau de conduite même pas décantée, et versé le tout un quart d'heure après dans le bac, n'ayant à l'époque pas conscience que je faisais n'importe quoi. Je n'ai pas enregistré de perte de poissons, quelle chance ! Mais c'était grâce au sel Instant Océan® que j'avais utilisé (un clin d'œil à notre président).


Ce bac avait comme population :
3 balistes (1 B. conspicillum-1 Odonus niger-1 Rhinecanthus aculeatus)
1 Pterois volitans
1 Paracanthurus hepatus
1 Zebrasoma flavescens
1 Zebrasoma veliferum
1 Thalassoma lunare
1 Centropyge bicolor
1 Lo vulpinus
1 Arothron nigropunctatus

Le bac était équipé d'une galerie dans laquelle étaient installés 6 tubes néon de 1,20 m (Triton et Aquastar)
Les filtrations étaient assurées par des mousses bleues et du perlon, équipées chacune d'une pompe de 2000 litres et d'un écumeur visijet 100 modifié par le grossissement des godets, et par le rajout d'air pour augmenter le brassage.

Le bac a tourné 3 ans jusqu'au jour ou nous avons décidé, ma femme et moi, de partir une semaine à Nancy en formation aquariophile dirigée à l'époque avec le professeur Denis Terver. Pendant cette semaine d'absence, j'ai laissé mon bac en pension à ma fille, âgée à l'époque d'une quinzaine d'années. Elle devait donner à manger aux poissons et compléter l'évaporation du bac. J'avais enlevé, avant de partir, les couvercles pour le rafraîchir, car celui-ci avait tendance à monter à 30 degrés facilement.

En une semaine, entre l'évaporation non complétée et la suralimentation, la qualité devenait déplorable (densité élevée et qualité de l'eau défectueuse), nous avons constaté à notre retour que les poissons avaient des maladies bactériennes, et nous avons enregistré de nombreuses pertes.

Démoralisé, je prenais l'initiative d'arrêter là mon expérience marine. J'ai rempoissonné le bac en discus pendant deux ans, période pendant laquelle je me suis documenté et équipé de matériel correct en neuf et occasion pour redémarrer un bac récifal le plus autonome possible.

Après modification complète du système de filtration, le bac à été remis en eau de mer voilà maintenant 2 ans ½. Le décor est constitué par 200 kgs de pierres vivantes, coraux mous et coraux durs ainsi qu'une bonne quinzaine de poissons se partagent l'espace.

Composition technique du bac
· Eclairage 3 HQI de 250 watts en 10000 kelvin (Hitlite) allumés 6 heures par jour, 4 tubes bleus de 1,20 m allumés 12 heures par jour
· Brassage 2 pompes Stream de 12000 litres chacune en pulsation pilotée par le multi contrôleur (Tunze)
· Filtration 1 pompe de 2200 litres (Eheim 1060), passage sur mousse et rejet en surface
· Ecumage 1 écumeur (Deltec AP850)
· Chauffage Le chauffage est piloté en hiver par le controller set 7028/3, qui commande en été un ventilateur placé entre la surface de l'eau et les HQI.
· Refuge Un refuge a été placé à la sortie de l'écumeur avec rejet dans le bac, ce qui a pour but d'amener constamment de la micro faune aux invertébrés, et qui a aussi l'avantage de maintenir un PH constant car il reste allumé une partie de la nuit (6 heures) par un HQI de 150 watts
· Sol Le sol est recouvert de sable d'aragonite fin d'environ 3 cm d'épaisseur.

Peuplement du bac
1 Paracanthurus hepatus
1 Zebrasoma flavescens
1 Centropyge bicolor
2 Amphiprion ocellaris (némo)
1 Zebrasoma scopas
1 Salarias fasciatus
1 Pseudocheilinus hexataenia
1 Pseudochromis fridmani
1 Ecsenius bicolor
1 Oxycirrhites typus
2 Dascyllus aruanus
3 Chrysiptera caeruleolineata
1 Cryptocentrus cinctus
2 Crevettes Lysmata debelius et L. amboinensis
3 Oursins Diademe
5 Oursins de méditerranée
1 Etoile de mer Linckia laevigata
1 Etoile verte (non identifiée à ce jour)
3 Ophiures à pattes lisses
1 Colonie de Bernard L'Hermite
1 Cyprea tigris (porcelaine)

Les coraux
1 Sarcophyton
1 Lobophyton
2 Gorgones Symbiotiques
3 Fungia
1 Sinularia
1 Rhodactis
1 Zoanthus
1 Protopalythoa
1 Xenia rose
1 Discosoma
1 Eponge
1 Favia
1 Tubinaria peltata
1 Tubastrea
1 Symphyllia valenciennesii
1 Tridacna (bénitier)

Entretien du bac
Je change 70 litres d'eau de mer tous les 2 mois, fabriquée avec de l'eau osmosée. L'évaporation est compensée automatiquement par de l'eau osmosée stockée dans 2 cuves de préparation de 100 litres chacune, reliées à un osmorégulateur électronique bricolé par un collègue. L'eau de chaux est rajoutée manuellement pour le moment. L'iode stontium et les oligo-éléments sont rajoutés une fois par mois. Les coraux sont nourris 2 fois par semaine avec des produits liquides (exemple : Koral fluide). Les poissons sont nourris 3 fois par semaine (moules, krills, artémias, mysis, épinards, crevettes, algues séchées). Les algues séchées sont achetées dans un magasin chinois (algues noires appelées NORI), conditionnées sous forme de pizza et vendues au modeste prix de 1,50 €uros ; avis aux amateurs, les poissons chirurgiens en raffolent.

Améliorations envisagées
La construction ou l'achat d'un réacteur à calcium qui sera mis sur le circuit de remplacement de l'eau évaporée. Maintenant que le milieu est bien stabilisé et que les coraux s'épanouissent, j'attaque la phase du bouturage, ce qui me permet de faire plaisir à mes amis aquariophiles.