La maintenance
des poissons-chirurgiens
en aquarium r?cifal
André Luty, Irbersdorf
Il nous est possible d?sormais d'affirmer que les poissons-chirurgiens
ont remplac?, au cours des ann?es 90, les poissons-papillons et les poissons-anges,
pr?f?r?s dans les ann?es 70. En fin de compte cela n'est pas d? ? l'interdiction
l?gale, insens?e et absurde (NDLR: en Allemagne).
De mani?re assez singuli?re, presque chaque d?butant se berce de l'illusion
de maintenir dans son bac r?cifal l'esp?ce Acanthurus leucosternon.
Plus d'une population originelle est pass?e de vie ? tr?pas, suite ? ces
essais. Malgr? tout, les esp?ces du genre Acanthurus, d?licates
mais si color?es, font toujours l'objet d'importations. Les poissons-chirurgiens
m'ont fascin? d?s le d?part et il faut avouer que toute une s?rie d'esp?ces
n'ont surv?cu dans mon aquarium que quelques jours ou semaines. D?s lors
j'ai commenc? ? m'int?resser de pr?s et de fa?on intensive aux exigences
de ces poissons.
Acanthurus pyroferus
1. L'AQUARIUM AD?QUAT
Les poissons-chirurgiens sont des nageurs d'endurance
C'est la raison pour laquelle il faut les maintenir dans de grands aquariums.
Le d?cor de la plupart des aquariums reconstitue des anses ou des tombants
r?cifaux. La seule possibilit? de d?placement des poisson se limite de
la droite vers la gauche et vice versa. Ainsi ils se voient en permanence
et les individus plus faibles sont harcel?s par les dominants. Des piliers
r?cifaux sont plus appropri?s, car ils peuvent tourner autour. Il en est
de m?me de vastes structures comprenant des grottes dans lesquelles les poissons
peuvent se retirer en cas de besoin. Ainsi les poissons ont la possibilit?
de s'?viter.
Dans le r?cif corallien les esp?ces Acanthurus lineatus et Acanthurus
sohal se d?placent en permanence, afin de surveiller leur territoire.
Dans leur territoire naturel les deux esp?ces ne supportent pas la pr?sence
d'autres poissons algivores. C'est la raison pour laquelle, ils patrouillent
en permanence ? travers leur territoire afin de chasser d'autres herbivores.
Dans de petits aquariums ces poissons sont souvent nerveux, cr?ant beaucoup
d'agitation dans la communaut? piscicole.
Dans la nature les poissons-chirurgiens des genres Naso et Prionurus
ainsi que quelques esp?ces du genre Acanthurus (par exemple A.
xanthopterus et A. nigricans) nagent toujours en pleine eau le
long de l'ar?te r?cifale. Seul l'aquariophile doit d?cider en son ?me
et conscience s'il veut confiner ces poissons dans l'espace r?duit de son
aquarium.
Les poissons-chirugiens n?cessitent des territoires
En ce qui concerne Acanthurus lineatus on a pu mesurer des territoires
de 6 ? 8 m?tres de diam?tre, Acanthurus leucosternon de 17 m?tres,
Acanthurus nigrofuscus de 10 ? 20 m?tres et Zebrasoma scopas
de 27 ? 47 m?tres. M?me parmi les aquariums publics, des aquariums aussi
grands constituent l'exception. Quant ? nous autres aquariophiles nous voulons
encore, si possible, maintenir ensemble plusieurs individus, ce qui en g?n?ral
ne fonctionne pas.
Tableau 1: en 1984 Jones a publi? un aper?u, modifi? et compl?t?, reprenant ses observations, concernant l'agressivit? des esp?ces individuelles de poissons-chirurgiens lors de leur association qui est publi? ci-contre, d'apr?s les exp?riences r?pertori?es. | |
Acanthurus
achilles Acanthurus leucosternon Acanthurus japonicus Acanthurus lineatus Paracanthurus hepatus (adulte) Acanthurus nigricans Acanthurus coeruleus Acanthurus sohal Acanthurus xanthopterus Z?brasoma veliferum /desjardinii Zebrasonia gemmatum Zebrasoma flavescens Zebrasoma scopas Zebrasoma xanthopterus Acanthurus olivaceus Acanthurus triostegus Acanthurus nigrofuscus Acanthurus pyroferus Ctenochaetus sp. Ctenochaetus strigosus Paracanthurus hepatus (juv?nile) Naso lituratus Naso unicornis |
4*
4* 4 4 (2*) 3 3 3* 3 3 3* 3 3* 3 (2*) 3 (0*) 2 (1*) 2* 2 1 1* 1* 1 0* 0* |
Les valeurs de 0 ? 4 indiquent l'augmentation de l'agres- g sivit?. Les valeurs avec * sont reprises ? partir de Jones (1984). |
En comparant le diam?tre du territoire avec l'agressivit? de diverses esp?ces
(voir tableau 2) il devient ?vident que les esp?ces poss?dant les territoires
les plus r?duits sont repr?sent?s par les poissons-chirurgiens les plus
agressifs en ce qui concerne leur socialisation. La cause est li?e ? l'offre
alimentaire r?duite dans un territoire plus petit, lequel doit ?tre d?fendu
avec plus d'intensit?.
Les poissons-chirurgiens exigent une qualit? d'eau parfaite
Dans le cadre de l'aquariophilie r?cifale moderne, on ne devrait plus aborder
le sujet concernant les param?tres classiques de l'eau (densit?, temp?rature,
valeur du pH, nitrates, etc.). En ce qui concerne les poissons-chirurgiens,
il semble important de stabiliser ces valeurs durant le d?roulement de la
journ?e. A mon avis le probl?me de la maladie des points blancs est ? mettre
en relation avec les variations du pH. Dans la litt?rature ancienne il est
rapport? que l'esp?ce Acanthurus leucosternon est ais?e ? maintenir.
Cependant ? cette ?poque la maintenance des invert?br?s n?cessitant un
apport r?gulier d'hydroxyde de calcium constituait l'exception. De plus en
cas de n?cessit? il existait les pr?parations ? base de cuivre, qui ?taient
utilis?es dans les bacs ? population exclusivement piscicole, mais qui nuisaient
? tous les invert?br?s. Lors de l'introduction de poissons-chirurgiens
on peut s'attendre ? l'apparition des points. Le plus souvent ils disparaissent
sans aucune intervention dans un environnement aquatique stable, lorsque le
poisson se trouve en conditions correctes et qu'il n'y a pas de situation
de stress (par exemple due ? la pr?sence d'autres poissons-chirurgiens ou
perciformes). Dans ce cas, le recours syst?matique aux m?dicaments apporte
aux poissons plus de stress que de secours.
Un poisson-chirurgien, r?cemment import?, doit d'abord passer quelques jours
chez le commer?ant afin de lui ?viter de supporter sur une p?riode r?duite
plusieurs changements de milieu. Il est rentable de d?penser quelques francs
suppl?mentaires pour un poisson-chirurgien acclimat?. Un autre probl?me
auquel les poissons-chirurgiens, ainsi que les autres poissons, se trouvent
confront?s est constitu? par la masse globale de germes pr?sents dans l'eau
sous forme de dinoflagell?s, de bact?ries, de cyanobact?ries, de virus,
de champignons et d'algues. Des comptages ont permis de mettre en ?vidence
une concentration de germes dix fois plus ?lev?e dans les aquariums r?cifaux
que dans le milieu naturel. En ce qui concerne l'eau douce cette valeur est
encore id?ale, dans la mer les germes pr?sents en pleine eau constituent
l'exception (hors les embouchures, etc.). Le transfert de mes animaux dans
un bac plus grand a attir? mon attention sur ce probl?me. Tandis que les
poissons ?anciens? se trouvaient visiblement ? l'aise, les nouveaux - acclimat?s
depuis plusieurs semaines chez le commer?ant - ont r?guli?rement pass?
l'arme ? gauche au bout d'un, deux ou trois mois bien qu'ils s'alimentent
r?guli?rement jusqu'? leur fin. Joachim Frische a fait les m?mes exp?riences
lors de la p?riode de rodage de son aquarium en L. Son conseil d'installer
un tube germicide a permis de r?duire mes pertes. Depuis, un tube germicide
de 10 watts fonctionne en permanence sur mon bac.
Les poissons-chirurgiens n?cessitent un sol ? granulom?trie fine
Tous les poissons-chirurgiens sont algivores. M?me les esp?ces planctonophages,
comme Acanthurus gahhm provenant de la Mer Rouge, absorbent lors de
leur alimentation (par exemple des m?duses) des algues sous la forme de zooxanthelles.
La plupart des algues poss?dent des membranes cellulaires ?paisses qui doivent
?tre bris?es. Les poissons-chirurgiens qui se nourrissent de ces algues
absorbent r?guli?rement du sable de corail, afin de broyer la nourriture
dans leur estomac. Des esp?ces comme Acanthurus pyroferus, A. olivaceus,
A. tennenti, A. dussumieri et A. xanthopterus poss?dent
un estomac ? tissus ?pais et se nourrissent toujours dans la nature sur
des zones sablonneuses ou mixtes, mais jamais sur des sols durs. Tous les
poissons-chirurgiens du genre Ctenochaetus font partie de ce groupe,
bien qu'ils se nourrissent surtout de d?tritus et de diatom?es. Mais les
diatom?es sont des algues ? carapace qui doit ?tre broy?e. M?me lorsque
ces esp?ces absorbent des feuilles de salades dans l'aquarium, ceci ne signifie
pas qu'ils sont capables de les dig?rer. Lorsqu'il n'y a pas de sable ?
granulom?trie fine ? leur disposition, ils meurent malgr? tout de faim.
Dans certains cas dont j'ai eu connaissance, les poissons-chirurgiens ont
m?me essay? en cas de n?cessit? d'absorber des cailloux plus gros et sont
certainement d?c?d?s suite ? une obstruction intestinale. L'aquariophile
qui ne veut pas renoncer ? un sol de granulom?trie plus ?paisse, doit au
moins pr?voir un coin rempli avec du sable de corail ou de foraminif?res.
Tableau
2: spectre d'alimentation naturelle des poissons-chirurgiens
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Nom scientifique | Aliments | Nom scientifique | Aliments |
ACANTHURUS
Acanthurus achilles Acanthrus auranticavus Acanthurus bahianus Acanthurus bariene Acanthurus blochii Acanthurus chirurgus Acanthurus coeruleus Acanthurus chronixis Acanthurus dussumieri Acanthurus fowleri Acanthurus gahhm Acanthurus grammoptilus Acanthurus guttatus Acanthurus japonicus Acanthurus leucocheilus Acanthurus Ieucopareius Acanthurus leucosternon Acanthurus lineatus Acanthurus maculiceps Acanthurus mata Acanthurus monroviae Acanthurus nigricans Acanthurus nigricauda Acanthurus nigrofuscus Acanthurus nigroris Acanthurus nubilus Acanthurus olivaceus Acanthurus pyroferus Acanthurus sohal Acanthurus tennenti Acanthurus thompsoni Acanthurus triostegus Acanthurus tristis Acanthurus xanthopterus |
Algues filamenteuses, jeunes algues ? frondes Algues croissant sur divers substrats Algues filamenteuses, algues calcaires (Halimeda) ? Tapis d'algues croissant sur du sable et des ?boulis Algues calcaires (Halimeda), algues filamenteuses Algues tendres, zost?res ? Film superficiel du sable et des ?boulis ? Plancton, par exemple des m?duses Algues de substrats divers Algues filamenteuses, algues calcaires Algues filamenteuses, diatom?es Algues Algues filamenteuses Algues filamenteuses, algues charnues Algues filamenteuses sur substrat dur ? Zooplancton,Chaetognathes, siphonophores, crevettes, cop?podes, frai, rarement des algues ? Algues filamenteuses sur substrat dur Algues, zooplancton Algues filamenteuses et algues ? frondes sur substrat dur, algues rouges et algues brunes en ?t?, algues vertes en hiver Algues filamenteuses, film d'algues sur sable ou uniquement sur substrat dur (selon diverses sources) Plancton ? D?tritus, diatom?es, algues filamenteuses sur sable et plus rarement sur substrat rocheux D?tritus, diatom?es, algues bleues et algues fines sur substrat mixte Algues sur le platier Tapis d'algues et de d?tritus sur substrat dur et sur sable Zooplancton, oeufs de poissons, crustac?s, m?duses Algues filamenteuses sur substrat dur D?tritus, diatom?es, algues bleues et algues minces sur substrat mixte Film de diatom?es et de d?tritus sur substrat sablonneux, algues filamenteuses, polypes de gorgones, petits poissons |
CTENOCHAETUS
Ctenochaetus binotatus Ctenochaetus hawaiiensis Ctenochaetus marginoeus Ctenochaelus striatus Ctenochaetus strigosus Ctenochaetus tominiensis NASO Naso annulatus Naso brachycentron Naso brevirostris Naso caesius Naso fangeni Naso heiracanihus Naso lituratus Naso lopez Naso minor Naso thorpei Naso thynnoides Naso tuberosus Naso unicornis Naso vlamingii PARACANTHURUS Paracanthurus hepatus PRIONURUS Prionurus laticlavius Prionurus maculatus Prionurus microlepidotus Prionurus punctatus Prionurus scalpus ZEBRASOMA Zebrasoma desjardinii Zebrasoma flavescens Zebrasoma gemmatum Zebrasoma rostratum Zebrasoma scopas Zebrasoma veliferum Zebrasoma xanthurum |
D?tritus et algues unicellulaires sur toutes sortes de surfaces, algues filamenteuses, algues bleues (Gambierdiscus toxicus) Films minces d'algues, d?tritus Films minces d'algues D?tritus, films de diatom?es et d'algues bleues sur toutes surfaces D?tritus, films minces d'algues Film mince d'algues Zooplancton Zooplancton Juv?niles:fucus et algues; adultes: zooplancton ? ? Zooplancton, larves de crustac?s, Chaetognathes (vers fl?ches), ascidies p?lagiques, occasionnellement algues filamenteuses rouges Algues brunes (Sargassum, Dictyota,..) ? ? ? Algues, zooplancton, animaux benthiques Algues ? frondes Algues brunes (Sargassum,..), plancton Juv?niles: algues ? frondes ; adultes: zooplancton Zooplancton, algues filamenteuses Plancton de pleine eau Omnivore Zooplancton Tapis d'algues Algues calcaires (Halimeda) Algues filamenteuses Algues filamenteuses sur substrat dur Algues filamenteuses Algues filamenteuses Algues filamenteuses, algues rouges ? frondes sur substrat dur Algues ? frondes et algues filamenteuses Algues filamenteuses N.D.L.R.: frondes = feuilles. Les algues filamenteuses cit?es dans le tableau ne sont pas semblables ? celles pr?sentes dans nos bacs ; veuillez vous r?f?rer au texte. |
2. L'ALIMENTATION APPROPRI?E
Les poissons-chirurgiens font partie des sp?cialistes alimentaires
En examinant le spectre d'alimentation naturel des poissons-chirurgiens (voir
tableau 2) on remarque surtout la palette tr?s diversifi?e d'aliments ?
l'int?rieur de la famille. Les esp?ces d?licates comme Acanthurus achilles,
Acanthurus japonicus, Acanthurus leucosternon, Acanthurus lineatus, Acanthurus
triostegus, mais ?galement des esp?ces moins sensibles telles les esp?ces
Zebrasoma pr?f?rent les Aufwuchs d'algues filamenteuses. Sous le
terme d'Aufwuchs d'algues filamenteuses il ne s'agit pas des esp?ces d'algues
filamenteuses non souhait?es, mais le fin duvet d'algues poussant sur les
pierres r?cifales. Acanthurus bahianus, A. chirurgus et A. guttatus
mangent de plus une grande quantit? d'algues calcaires (par exemple Halimeda),
les ?l?ments constitutifs calcaires se chargeant de la fonction de broyage.
Prionurus scalpus provenant du Pacifique nord ouest ne se nourrit exclusivement
que d'algues calcaires. Toutes ces esp?ces ne sont pas ? l'aise dans des
bacs r?cifaux, ?tant donn? que chaque endroit libre doit ?tre recouvert
par les algues encro?tantes rouges.
Acanthurus lineatus
Acanthurus dussumieri, A. olivaceus, A. pyroferus, A. tennenti,
A. tristis et A. xanthopterus poss?dent la palette la plus large
d'aliments. En plus des d?tritus et des diatom?es, ils mangent ?galement
diverses algues et particules planctoniques. Dans l'aquarium il est possible
d'observer ces esp?ces nager vers les endroits ? sales ? et y soulever
les d?tritus qui s'y sont d?pos?s, afin de les manger. Il faut ?galement
signaler que A. pyroferus et A. tristis se nourrissent aussi
d'excr?ments. Gr?ce ? leur large palette d'aliments ces esp?ces font partie
des esp?ces d'Acanthurus les plus faciles ? maintenir. Des esp?ces
comme Acanthurus gahhm, A. mata et A. thompsoni ne doivent pas
poser de probl?mes car elles sont planctonophages. Ces esp?ces sont peu
int?ressantes pour l'aquariophilie car de coloration sombre et monotone ainsi
que de taille adulte relativement importante. Paracanthurus hepatus,
poisson-chirugien planctonophage fait partie des esp?ces aim?es par les
aquariophiles. A l'?ge adulte, il lui arrive parfois de mordre un corail,
et il faut r?fl?chir avant si on peut supporter leurs inconv?nients dans
l'aquarium r?cifal. Il a ?t? observ? une fois, que quatre petits Paracanthurus
hepatus ont endommagé un Tridacna. Les esp?ces du genre
Ctenochaetus pr?f?rent de minces tapis d'algues, des d?tritus, des
diatom?es et des algues bleues ? cause de leur dentition particuli?re.
Par chance pour l'aquariophile, ces esp?ces servent comme nettoyeur biologique
des vitres et des pierres.
Les habitudes alimentaires peuvent changer
Comme dernier groupe il faut signaler les genres Naso et Prionurus.
Tandis que les juv?niles mangent surtout les algues ayant des frondes (=
feuilles), certaines esp?ces comme Naso lituratus et N. unicornis
pr?f?rent les algues brunes, les exemplaires adultes n?cessitent plus d'?nergie
et absorbent pour cette raison de grandes quantit?s de plancton. La formation
de la corne d?pend aussi de cette modification alimentaire. La complexit?
des ressources alimentaires chez les poissons-chirurgiens a particuli?rement
?t? mise en ?vidence au cours de ces derni?res ann?es chez Acanthurus
nigrofuscus, originaire de la Mer Rouge. Durant les mois hivernaux A.
nigrofuscus accumule des r?serves de graisses et am?liore ainsi sa condition,
bien que durant les autres p?riodes de l'ann?e il peut manger beaucoup plus
longtemps par jour. Les r?serves sont emmagasin?es autour des organes sexuels
situ?s au dessus de la nageoire anale, sous la forme de lipides dans des
tissus adipeux sp?cifiques - les m?sent?res. Il a ?t? constat? qu'en
hiver, l'esp?ce A. nigrofuscus mange beaucoup plus d'algues vertes
pulpeuses (Enteromorpha, Cladophora, Ulva = algue vertes) qu'en ?t?
( Polysiphonia, Ceramium strictum, Centroceros clavu latum, Gelidium, Lyngbia
= algues brunes et algues rouges), ?tant donn? qu'? cette ?poque la phase
de croissance de ces algues commence et que sur les algues il y a beaucoup
moins de d?tritus et de diatom?es. Comme A. nigrofuscus utilise ?
nouveau les r?serves constitu?es en hiver lors de la formation des gonades,
cette r?colte de nourriture est responsable d'une p?riode de reproduction
couronn?e de succ?s. D'autres esp?ces (Ctenochaetus striatus) reconstituent
imm?diatement apr?s la ponte les r?serves utilis?es lors de la formation
des gonades, ind?pendamment de la p?riode de l'ann?e, puisque leur nourriture
pr?f?r?e est ? leur disposition. Ces esp?ces pondent de mani?re espac?e
durant toute l'ann?e.
Acanthurus olivaceus
Les poissons-chirurgiens vivent en symbiose avec des micro-organismes
sp?cifiques de la digestion
Dans la nature le transit intestinal d'une alimentation ? base d'algues n?cessite
deux ? trois heures chez les poissons-chirurgiens adultes. Thaler (1997)
a mesur? une dur?e de 17 ? 22 minutes chez des Zebrasoma nourris
avec des Cyclops. La digestion b?n?ficie de l'aide fournie par des bact?ries
et des dinoflagell?s, qui existent ?galement chez d'autres poissons v?g?tariens.
De plus on a d?couvert des micro-organismes symbiotiques sp?cifiques appel?s
protistes (ceux-ci sont plus longs que les autres micro-organismes pr?sents
dans l'estomac des poissons-chirurgiens), pouvant atteindre une densit? de
20000 ? 100000 individus par millilitre de volume stomacal. Des protistes
en forme de b?tonnets ont ?t? r?pertori?s lors d'analyses stomacales
chez 26 esp?ces de poissons-chirurgiens originaires de la Grande Barri?re,
mais uniquement chez les esp?ces algivores et mangeuses de d?tritus. Chez
les poissons-chirurgiens algivores (A. mata et A. thompsoni)
elles ne sont pas d?tectables. Que ces protistes constituent des organismes
sp?cifiques de la digestion chez les Acanthurid?s algivores a ?t? prouv?
en effectuant des analyses comparatives chez des repr?sentants algivores
des familles de poissons telles que les Pomacentrid?s, les Scarid?s, les
Zanclid?s et les Blenniid?s, lesquels broutent le m?me substrat qu'eux.
Pas m?me les Siganid?s, proches parents, ne poss?dent ces protistes comme
partenaire symbiotique dans leurs intestins. Ces groupes de micro-organismes
sont aussi absents chez les poissons-chirurgiens algivores comme Prionurus
punctatus, Acanthurus xanthopterus, A. nigricans et Naso hexacanthus.
Les analyses ont mis en ?vidence des diff?rences parmi les types de protistes
(dix esp?ces de protistes ont ?t? d?crites) chez les poissons-chirurgiens
en fonction de la strat?gie alimentaire. Les formes allong?es de protistes
n'ont ?t? trouv?es que chez les esp?ces de poissons-chirurgiens qui s'alimentent
sur des substrats r?cifaux durs, tandis que les formes de protistes moins
longues ont ?t? trouv?es chez les poissons-chirurgiens qui s'alimentent
sur des substrats sablonneux ou sur de la vase.
Quelques protistes ont ?t? d?crits scientifiquement (par exemple Epulopisicium
fishelsoni pr?sent dans l'estomac de Acanthurus nigrofuscus),
mais la taxonomie de ces micro-organismes n?cessite encore des ?claircissements.
En tenant compte des temps de digestion courts, du temps de transport long
durant l'importation il est plus de comprendre pourquoi les poissons-chirurgiens
maigrissent d?j? dans les aquariums des commer?ants et ne peuvent plus,
dans la majorit? des cas, ?tre sauv?s. S'il n'y a pas de nourriture dans
l'estomac, les communaut?s de micro-organismes disparaissent tr?s rapidement.
Ce processus est encore acc?l?r? par la mise en oeuvre de traitements ?
base d'antibiotiques. Il se produit partiellemnt une reproduction massive
de vers parasitaires, ?tant donn? qu'en plus ils ont ?t? extr?mement
stress?s lors du transport. Transf?r? dans un nouvel aquarium un poisson-chirurgien
de ce type ne peut pas profiter de l'offre alimentaire et meurt de faim, comme
lors de l'absence de sable, bien qu'il s'alimente. Dans une autre situation,
les parasites se reproduisent si bien qu'ils peuvent affaiblir le poisson
de l'int?rieur, et que finalement celui-ci meurt. Heureusement que les poissons-chirurgiens
mangent les excr?ments des autres poissons. S'il se trouve par hasard un
autre poisson-chirurgien en bonne sant? dans le bac, le nouvel arrivant pourra
reconstituer sa flore intestinale. Toutefois, il convient durant la phase
d'acclimatation de distribuer de la nourriture sous forme de paillettes ou
?galement des algues du genre Nori (disponibles dans les maisons de r?gime).
3. LA FORMATION D'UN GROUPE SOCIAL HOMOG?NE
Poissons-chirurgiens et poissons-chirurgiens
Comme chez Acanthurus lineatus, A. leucosternon et Zebrasoma scopas
de nombreux poissons-chirurgiens poss?dent des territoires fixes, dans lesquels
ils revendiquent des zones de retrait et des places privil?gi?es o? ils
s'alimentent. Ainsi dans un bac normal, d'un m?tre cinquante de longueur,
il ne faut maintenir que des poissons-chirurgiens en exemplaire unique. Dans
de tels aquariums de petite taille, plusieurs poissons-chirurgiens seraient
soumis ? un stress permanent, que seuls les plus forts vont surmonter, mais
le plus souvent ? cause d'effets secondaires (par exemple, la maladie des
points) tous les poissons-chirurgiens en deviennent la proie. Dans le r?cif
corallien les poissons-chirurgiens sont soumis ? une hi?rarchie tr?s rigoureuse.
Au sommet se trouvent les esp?ces dominantes comme A. Sohal, A. japonicus,
A. lineatus, toutes les esp?ces de Zebrasoma sauf Z. flavescens
et les grands Nasons du genre Naso. Au bas de l'?chelle nous trouvons
les esp?ces de poissons-chirurgiens qui se r?unissent dans la nature en
bancs tels que Acanthurus nigrofuscus, A. triostegus et A. leucopareius.
Il convient de respecter cet ordre hi?rarchique lors de la mise en communaut?
de poissonschirurgiens. Soit tous les poissons-chirurgiens sont introduits
en m?me temps, soit les esp?ces dominantes sont ajout?es en dernier (Voir
tableau 1). Lors de l'introduction de poissons-chirurgiens, il faut associer
autant d'individus que possible, afin de r?partir l'agressivit? au sein
du groupe. En pr?sence de deux exemplaires, l'un des poissons deviendra dominant
et s'alimentera correctement, tandis que l'autre maigrira de plus en plus,
puisque le ma?tre du territoire occupera en permanence le deuxi?me poisson.
Dans la nature, la cohabitation des esp?ces Acanthurus lineatus et
Ctenochaetus striatus est particuli?re. L'esp?ce Acanthurus lineatus
ne supporte pas de poissons algivores dans son territoire. Il n'a pu ?tre
?tabli pour quelle raison l'esp?ce Ctenochaetus striatus ne fait
pas l'objet d'attaques dans ces territoires. Les deux esp?ces pr?f?rent
les m?mes biotopes et il a ?t? observ? que C. striatus est en meilleure
forme et cro?t mieux ? l'int?rieur des territoires de A. lineatus
que dans un territoire exclusif. Dans cette cohabitation, C. striatus
profite de la d?fense du territoire par A. lineatus. Quel avantage
tire A. lineatus de son acception par C. striatus ? On suppose
que C. striatus, ?tant donn? son mode d'alimentation compl?tement
diff?rent, lib?re les algues utilis?es comme nourriture par A. lineatus
des substances non mangeables (d?tritus, bact?ries). Je n'ai pu essayer
si cette cohabitation est possible en aquarium.
Plusieurs poissons-chirurgiens par esp?ce
Gr?ce ? l'augmentation de la taille des aquariums au cours de ces derni?res
ann?es, des r?sultats notables ont pu ?tre obtenus. Cela fait belle lurette
que nous savons que Zebrasoma flavescens peut ?tre maintenu en couple
ou en groupe dans des aquariums de taille adapt?e. Depuis, des r?sultats
analogues ont ?t? obtenus avec A. pyroferus, A. tennenti, Ctenochaetus
hawaiiensis, Paracanthurus hepatus , m?me avec A. leucosternon et
A. sohal. Ces aquariums ont toujours ?t? con?us de mani?re ? ce
que les poissons puissent s'?viter. Etant donn? leur position inf?rieure
dans la hi?rarchie des poissons-chirurgiens, il doit ?tre possible de maintenir
en groupe les esp?ces Acanthurus nigrofuseus, Acanthurus chirurgus,
A. leucopareius et A. guttatus. Toutefois dans ces aquariums, il
faut la pr?sence d'un ?poisson ennemi? afin de maintenir la coh?sion du
banc et d'?viter l'occupation de territoires exclusifs. Dans un aquarium
r?cifal, on a pu observer la cohabitation de 3 Acanthurus triostegus
avec un Acanthurus leucosternon. Ce dernier joue le r?le de chef,
cependant son agressivit? se r?partit sur tous les autres poissons-chirurgiens,
la conception de l'aquarium fonctionnant comme s?parateur d'espace, les poissons
nageant de l'autre c?t? lors d'une poursuite et n'?tant plus harcel?s.
Poissons-chirurgiens et autres poissons
Comme les poissons-chirurgiens revendiquent des territoires fixes, il se produit
toujours des rivalit?s. En pr?sence de l'esp?ce Acanthurus lineatus
il peut se produire que m?me les algivores tels que les poissons-perroquets
et les poissons-lapins ne sont pas tol?r?s. D'un autre c?t? certains algivores
ne supportent pas de poissons-chirurgiens dans leur territoire. Dans mon aquarium
un m?le de l'esp?ce Istiblenius lineatus mord r?guli?rement un
Acanthurus pyroferus dans le dos et les flancs tandis qu'il accepte
le Paracanthurus hepatus comme ma?tre des lieux. L'esp?ce Acanthurus
pyroferus consomme le m?me Aufwuchs que la Blennie et dans le r?cif
il faut d?fendre sa nourriture.
Acanthurus achilles
4. LE SOIGNEUR
C'est le soigneur qui constitue la position-cl? dans la maintenance des poissons-chirurgiens.
Celui-ci doit observer r?guli?rement ses poissons. En situation de stress
(agressions par d'autres poissons, changement du r?gime alimentaire, fluctuations
des param?tres) les poissons-chirurgiens maigrissent tr?s rapidement et
ne peuvent ?tre r?cup?r?s que tr?s lentement. En fait je ne comprends
pas, pourquoi dans les grands aquariums publics apparaissent r?guli?rement
des sympt?mes de carences comme des taches claires sur la ligne lat?rale
situ?e derri?re l'oeil, plus tard des d?tachements de peau, des atrophies
de nageoires et des d?colorations de peau chez les poissons-chirurgiens.
S. Collins (1995, Curateur du Zoo-Aquarium d'Indianapolis) met cette maladie
sur le compte d'un manque de vitamine A (dans d'autres publications plus anciennes
on suppose un manque de vitamines D ou E). La vitamine A intervient dans la
fonction des cellules ?pith?liales des pores, membranes et glandes - donc
aussi des pores des organes des lignes lat?rales. La distribution de salade
et d'?pinard ne suffit pas ? compenser ce manque. Collins pr?conise des
carottes et du brocoli r?p?s, compte tenu de leur teneur plus ?lev?e en
vitamine A et de meilleures valeurs nutritives. Les esp?ces Zebrasoma
scopas, Z. xanthurum, Z. veliferum, Paracanthurus hepatus
et Acanthurus olivaceus y semblent particuli?rement sensibles. On
a ?galement observ? des modifications de la couleur de la peau chez Acanthurus
olivaceus, A. sohal et Ctenochaetus striatus. L'une des causes
provoquant ces carences semble li?e, en ce qui concerne les aquariums publics,
? la filtration sur charbon. Chez un aquariophile ami, tous les poissons-chirurgiens
(A. japonicus, A. leucosternon, P. hepatus, Z. flavescens, C. strigosus)
sont morts, apr?s une maintenance commune de cinq ans, lors du renouvellement
du charbon. Certains types de charbon sont r?put?s pour l'?limination de
vitamines. Chez les poissons sont apparus les signes de carence, les trous
et plus tard les points blancs. Au stade avanc?, il est probable que des
infections bact?riennes viennent renforcer le syndrome. Il faut encore mentionner
la maladie des points noirs, aux cons?quences mortelles ? longue ?ch?ance,
qui affecte surtout l'esp?ce Zebrasoma flavescens. Cette maladie est
d?clench?e par des vers (plathelminthes ou vers plats), ?galement r?pertori?e
chez d'autres esp?ces de poissons (poissons-chirurgiens, poissons-anges et
poissons-anges nains, Labrid?s et poissons-perroquets) mais chez lesquels
la maladie ne se voit pas ? cause de leur coloration et qui en fonction des
sympt?mes d'affaiblissement est souvent mal diagnostiqu?e. Dans certaines
circonstances l'attaque par les Turbellaria se traduit par des d?tachements
de chair, tout comme lors d'une carence en vitamine A. Le cycle de reproduction
de ces Turbellaria est similaire ? celui de l'Oodinium, sauf que le cycle
est plus long, atteignant quinze jours. Les vers plats ne r?agissent pas
aux traitements classiques utilis?s dans les attaques d'Oodinium. Ils r?sistent
m?me au cuivre. Les travaux de Blasiola et Kent donnent trois possibilit?s
de th?rapie, lesquelles ne peuvent pas ?tre appliqu?es en aquariophilie
marine r?cifale: bains de formald?hyde (ne pas utiliser en pr?sence d'invert?br?s),
Dylox (= Masoten: cet antibiotique tue de petits organismes filtreurs et se
d?grade rapidement, nouveau dosage apr?s trois jours, quelques invert?br?s
comme les crustac?s y sont sensibles) et une diminution de la densit? (<
1.014) de l'eau du bac. Dans deux cas, les Turbellaria ont ?t? vaincus gr?ce
? l'introduction d'un poisson-nettoyeur (Labroides dimidiatus).
L'un ou l'autre aquariophile marin dispose d'autres exp?riences. C'est avec
plaisir que nous acceptons leurs r?cits. Il me semble cependant important
que l'aquariophile observe r?guli?rement ses animaux et transmette ses exp?riences.
A quoi sert toute cette technique, si l'aquariophile ne sait pas d?terminer
le moment o? ses animaux se sentent ? l'aise. Lorsque les besoins de ses
h?tes ne sont pas r?alis?s, un aquariophile marin pourra modifier la technique
comme il voudra, il n'aura pas de succ?s ? longue ?ch?ance.
Extrait des "Lettres récifales" n° 9 - mai 1998 - avec l'aimable autorisation de l'auteur
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