Aquariophiles : attention aux petits bobos !

Mycobacterium marinum a ?t? isol? pour la 1?re fois en 1926 sur un poisson mort, puis ? partir de l?sions cutan?es chez l'homme en 1951. Cette bact?rie particuli?re est peu fr?quente en France, puisqu'elle est isol?e dans un peu moins de 1% des souches cliniques de mycobact?ries.

F. Lewis et coll. font une mise au point ? partir d'une s?rie locale et d'une revue de la litt?rature internationale de 1966 ? 2002. Cette mycobact?rie atypique est photochromog?nique ? croissance lente. Les espaces aquatiques repr?sentent son habitat naturel : la chloration des piscines ayant permis de limiter le nombre de cas chez les nageurs, la majeure partie des patients sont d?sormais des aquariophiles ou des p?cheurs. L'inoculation se fait directement par une br?che cutan?e au contact de l'eau : 8 jours ou parfois plus de 30 jours apr?s, la pr?sentation clinique est une atteinte cutan?e superficielle de type sporotricho?de. Secondairement, l'extension peut intervenir, le risque est alors celui d'une t?nosynovite, d'une arthrite, d'une ost?omy?lite, tr?s rarement la diss?mination est totale. Des facteurs favorisant tels que le diab?te, la corticoth?rapie peuvent ?tre retrouv?s. La culture est positive dans 75% des cas. Les colorations et l'anatomopathologie des produits pathologiques peuvent aussi ?tre contributives. Les tests cutan?s ? la tuberculine sont le plus souvent positifs, soulignant la similitude g?n?tique avec M. tuberculosis, responsable de cette r?action crois?e. Le traitement est une association de 2 ou 3 antituberculeux jusqu'? 2 mois apr?s la r?solution des troubles (soit 3-4 mois au total), dans certains cas un d?bridement chirurgical et une antibioth?rapie prolong?e peuvent ?tre n?cessaires. A. Aubry, la sp?cialiste fran?aise de M. marinum du centre national de r?f?rence des mycobact?ries avait montr? sur une s?rie de 53 souches en 2000, que cette esp?ce ?tait naturellement multir?sistante, que la rifampicine et la rifabutine ?taient les deux drogues les plus efficaces in vitro.

Il s'agit clairement d'une ?tiologie ? laquelle les cliniciens pensent de plus en plus devant des signes dermatologiques ?vocateurs dans cette population particuli?re. Les personnes, qui ont des l?sions cutan?es (plaies, excoriations, psoriasis?) doivent prendre des pr?cautions (usage de gants) si elles sont aquariophiles : une recommandation facile ? leur donner dans les magasins sp?cialis?s. Cette pr?vention simple suffirait ? elle seule ? r?duire le nombre de cas d?clar?s de fa?on significative !

Dr Val?rie Robin.

Lewis F et coll. : "Fish tank exposure and cutaneous infections due to Mycobacterium marinum : tuberculin skin testing, treatment and prevention." Clin Infect Dis., 2003, 37 : 390-397. ? Copyright 2003 http://www.jim.fr